Une visite de l'abbaye royale de Chaalis, le 30 octobre 2016.
Historique de l'abbaye royale :
L’abbaye royale de Chaalis est une ancienne abbaye cistercienne située à Fontaine-Chaalis au centre de la forêt d'Ermenonville face à la Mer de sable, à environ quarante kilomètres au nord-est de Paris.
Une grande abbaye cistercienne du XIIème siècle
Elle est fondée en 1136 par le roi de France Louis VI et confiée aux moines de l'abbaye de Pontigny Une abbatiale de grande dimension est construite au début du XIIIème siècle. et bénéficie de dons considérables et de faveurs. L'abbaye devient un centre économique et intellectuel important, accueillant à plusieurs reprises les rois de France et comptant plusieurs intellectuels parmi ses membres.
Elle possède par ailleurs un très grand nombre de dépendances sous la forme de granges monastiques qui contribuent à lui assurer des revenus colossaux. Après une période de déclin à la fin du Moyen Âge, l'abbaye connaît une période de renaissance artistique avec ses premiers abbés commendataires venus d'Italie.Hippolyte d'Este fait ainsi venir des artistes tels que Sebastiano Serlioo ou Le Primatice.
Au XVIIIème siècle, de nouveaux bâtiments sont construits par l'architecte Jean Aubert, sans jamais être achevés.
À la suite de sa vente comme bien national pendant la Révolution et de la destruction de l'abbatiale, le domaine est transformé au XIXème siècle résidence de chasse. Nélie Jacquemart, grande collectionneuse et dernière propriétaire du domaine, le lègue à l'Institut de France avec les œuvres d'art qui y sont conservées..
A gauche, la chapelle Sainte-Marie
La chapelle Sainte-Marie :
Chapelle du XIIIème siècle et ses fresques de Primatice du XVIème siècle
Cette chapelle fut construite sous le règne de Saint-Louis, vers 1255-1260.
Elle présente des similitudes avec des édifices parisiens disparus, le trésor de la Sainte-Chapelle du Palais et la chapelle de la Vierge à Saint-Germain-des-Prés.
La chapelle Sainte-Marie, dite aussi "du Roi" ou "de l'Abbé" échappa aux destructions de la fin du XVIIIème siècle et fut restaurée par l'architecte Corroyer à l'initiative de Madame de Vatry.
Le tombeau de Nélie Jacquemart-André :
Conformément à ses dernières volontés, Madame André fut inhumée en 1912 dans la chapelle, à droite de l'autel. Louis Gillet avait prévu, dès 1914, de placer sur la tombe "un pastiche de la Renaissance" avec un médaillon et des pilastres. L'Institut de France choisit toutefois de commander au sculpteur Denys Puech une figure de bronze, mise en place en octobre 1925, représentant Nélie allongée et tenant sa palette de peintre.
Primatice et Serlio : deux artistes italiens au service de Chaalis
Les personnages du voûtain de la chapelle Sainte-Marie :
1 Saint-Grégoire A Trente denier de Judas
2 Saint-Augustin B Lance
3 Saint-Jude Thadée C Marteau
4 Saint-Barthélemy D Voile de Véronique
5 Saint-Mathias E Couronne d'épines
6 Saint-Thomas F Perche et éponge
7 Saint-Jérôme G Fouet
8 Saint-Ambroise H Colonne aux outrages
9 Saint-Matthieu I Croix
10 Sain-Luc J Clous
11 Saint-Philippe
12 Saint-Simon
13 Saint-Jacques-le Majeur
14 Saint-Jacques-le Mineur
15 Saint-Jean-l'Evangéliste
16 Saint-Marc
17 Saint-André
18 Saint-Pierre
Primatice, autoportrait Florence Musée des Offices
Le grand artiste bolonais Primatice, qui travaille alors à décorer le palais de Fontainebleau, donne des dessins pour l'ensemble des compositions et semble-t-il, intervient personnellement sur le chantier. l'influence de Michel-Ange et de Raphael est sensible dans cet ensemble de fresques qui développe le thème du Christ rédempteur, né de la Vierge Marie, patronne de l'abbaye de Chaalis.
Les gargouilles de la chapelle Saint-Marie
Nélie Jacquemart-André et ses musées :
Nélie Jacquemart-André Autoportrait, 1880 Voir lien Musée Jacquemart -André à Paris
Musée Jacquemart-André de Paris.
La demeure d'une grande collectionneuse/
Nélie Jacquemart, veuve du banquier Edouard André, mécère et grand amateur, acheta en 1902 le domaine de Chaalis
Nélie a 70 ans lorsqu'elle meurt à Paris le 15 mai 1912 à Paris dans son hôtel particulier situé au 158, boulevard Haussmann Ses obsèques ont lieu le samedi 18 à l'église Saint-Philippe du Roule.
Comme convenu avec son mari, et comme l'avait fait lle duc d'Aumale qui la reçue à Chantilly, selon le témoignage d'Edmond de Goncourt, elle lègue tous ses biens à l'Institut de France. Un an plus tard, les deux musées parisiens et de Chaalis ouvrent au public.
Les ruines de l'église abbatiale de Chaalis sont suffisamment importantes pour se rendre compte de sa grandeur d'origine :
Longueur, porche compris : 90 mètres,
Largeur avec nef et bas-côtés : 20 mètres,
Hauteur sous voûtes : 20 mètres.
L'iconographie est malheureusement rare, et seules quelques descriptions permettent de connaitre ses dimensions d'origine.
Image de l'église abbatiale
L'image çi-dessus montre la taille d'origine de l'église abbatiale.
L'église abbatiale :
Une première église est construite sur le site au milieu du XIIème siècle, sans qu'il reste de trace aujourd'hui. L'abbé Guillaume de Dongeon est probablement à l'nitiative de la construction d'une nouvelle abbatiale, peu de temps après son départ à Bourges en 1199.
En 1202, un nouveau bâtiment de style gothique et en chantier, sous la houlette de l'abbé Adam, son successeur. Avec ses 82 mètres de long et 40 mètres de large, elle est jusqu'à sa destruction, l'une des plus grandes églises cisterciennes du royaume. Elle est consacrée le octobre 1219 par frère Folquet de Marseille, évêque de Toulouse et frère Guérin, évêque de Senlis et chancelier de Philippe-Auguste. Plusieurs évêques de Senlis ont été auparavent abbés de Chaalis. 17 d'entre eux sont par la suite enterrés dans le choeur de l'abbatiale, dont Guérin, lui-même.
Louis IX de France vient régulièrement à Chaalis, où il vient partager la vie des moines et donne à l'abbaye en 1262, les reliques d'un compagnon de Saint-Maurice ainsi que celles de Sainte-Berge. En 1378, Charles V y séjourne en compagnie de son bibliothécaire Gilles Mallet. Il fait réaliser à ses frais les travaux de réfection et de fortification afin de protéger les bâtiments des combats de la Guerre de Cent ans.
Au milieu du XVIème siècle, les moines sont au nombre de 44
Le Château-musée : Une collection de plus de 4.000 objets d'art
Vendu comme « bien national » à la Révolution, le domaine est restauré dans la seconde partie du XIXe siècle par les Hainguerlot-Vatry, une famille très proche de la dynastie royale d’Orléans. Chaalis est alors fréquenté par des musiciens, des peintres et des écrivains de renom tels Gérard de Nerval et Théophile Gautier.
En 1902, Nélie Jacquemart,(1841-1912), veuve du banquier Édouard André, achète le domaine et y fait disposer une partie des ses exceptionnelles œuvres d’art, l’autre étant présentée dans son hôtel parisien du boulevard Haussmann qui deviendra par la suite l’autre musée Jacquemart-André. À sa mort en 1912, elle lègue tous ses biens dont le domaine et les collections de Chaalis, à l'Institut de France qui en 1924, y dépose le fonds « Jean-Jacques Rousseau » du comte Fernand de Girardin.
L’activité attentive des conservateurs successifs anime les lieux. Depuis l’année 2000 ont été effectuées la restauration d’œuvres d’art tels les deux Giotto couverture, des fresques Renaissance et des vitraux de la chapelle Sainte-Marie.
Le château-musée présente plus de 4000 objets d’art. Un nouvel Espace Jean-Jacques Rouseau, créé en 2012, trouve sa place au sein de ce domaine qui comporte sur ses terres la "cabane" du philosophe et le "désert" d'Ermenonville.
La façade sud du château, avant et après restauration, aquarelle anonyme de 1854
Les écuries, les ateliers des parfums :
Les dépendances de l'abbaye et son historique :
Dès sa fondation et longtemps après, l'abbaye bénéficie d'un grand nombre de dotations sous forme de terres et de bâtiments. Elle structure ce donations en y implantant des granges, unités économiques gérés directement par les moines de l'abbaye et fonctionnant à l'aide de moine convers.
En 1151, 7 granges sont déjà mentionnées dans les textes. 11 sont mentionnées en 1165, puis 14 en 1204. Elles sont de 2 types : les granges à vocation céréalière et les granges agro-pastorales à la production plus diversifiée.
A partir du XIIIème siècle, à ces granges s'ajoutent des celliers, centres de productions vinicoles; 3 sont dénombrées en 1204.
L'abbaye possède par ailleurs des maisons dans plusieurs villes. Ces possessions sont parfois très éloignées de l'abbaye mère. A partir du XIVème siècle, les difficultés de recrutement de moins convers entraînent toutefois l'affermage de ces granges, ou restent la propriété de l'abbaye jusqu' sa dissolution.
La roseraie (Le petit jardin) :
Créée par la Cardinale d'Este au XVIème siècle, redessinée en 1998, la roseraie offre une riche palette de couleurs et de parfums et de parfum et transforme la promenade en une véritable des sens.
Elle est mise à l'honneur chaque année au mois de juin, à l'apogée de sa floraison, lors des Journées de la Rose
http://journéede la rose.com
Le mur de Serlio du XVIème siècle
Les ateliers des parfums et son jardin romantique :
Crées avec la Fondation Yves Rocher-Institut de France; ils proposent toute l'année aux petits et aux grands des ateliers pour découvrir le monde des fragrances.
Plan du domaine : sources L'abbaye royale de Chaalis et les collections Jacquemart-André
Images du domaine de Chaalis : visite du 30 octobre 2016
La mémoire de Rousseau :
A la fin de sa vie, Jean-Jacques Rousseau fur accueilli au château d'Ermenonville par le marquis René de Girardin. A la mort de l'écrivain, en 1778, le marquis et ses descendants rassemblèrent une grande collection à la mémoire du philosophe, écrivain, physicien dramaturge, musicien, botaniste et romancier.
En 1923, Fernand de Girardin céda cette collection à l'Institut de France pour Chaalis qui possédait la "cabane" de Jean-Jacques.
Le sentier des Ecrivains : un des berceaux du romantisme littéraire Français
Entre le parc Jean-Jacques Rousseau, à Ermenonville, et l’Abbaye royale de Chaalis, dans un espace géographiquement des plus réduits, situé à douze lieues au nord est de Paris, le petit vallon de la Launette attira successivement Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
, Étienne Pivert de Senancour (1770-1846)
et Gérard de Nerval (1808-1855).
Ils firent de cet espace, déjà plein de spiritualité, l’un des berceaux du romantisme littéraire français.
La Picardie cistercienne :
Article en cours de rédaction et de finition
Sources et documentation :
L'abbaye royale de Chaalis et les collection Jacquemart-André, Edition du Patrimoine
Abbaye royale de Chaalis :
60300 Fontaine-Chaalis
Tél. : 03 44 54 04 02 Fax : 03 44 54 07 90
Site L'Abbaye de Chaalis et son domaine, lien direct : http://www.chaalis.fr
Contact : messagerie lien direct: chaalis@orange.fr
Administrateur : Aymar de Virieu, Conservateur
Atelier des parfums, jardin des senteurs, Fondation Yves Rocher - Fondation de France
Sur réservation groupe : 06 79 07 04 60 Virginie Potdevin
individuels le dimanche à 15 H (du 1er mars au 11 novembre)
Site Wikipédia, l'Abbaye de Chaalis lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Chaalis
Evénement : Les journées de la Rose : 2éme week-end de juin:
Voir aussi un article du blog, l'abbaye de Pontigny : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2016/08/l-abbaye-de-pontigny-dans-l-yonne.html
Voir aussi : Moissac, l'abbaye, le cloître et l'église abbatiale : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/pages/Moissac_labbaye_le_cloitre_et_leglise-3397543.html
Voir aussi article Conques, site extraordinaire : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/pages/Conques_site_extraordinaire-3378843.html
Bonne visite !