Une visite à Angers avec l'association AmiCal, le 15 octobre 2016
L'aspect général extérieur de la forteresse date presque entièrement de l'époque de Louis IX et évoque de manière monumentale le rôle militaire du château. Les tours et les poivrières ont été arasées à la fin du XVIème siècle
En revanche, l'intérieur et les bâtiments de la cour, plus tardifs, construits entre Louis 1er d'Anjou et le roi René, rappellent le rôle résidentiel de la cour d'Anjou entre les XIVème et XVème siècles.
Le palais comtal date du IXème siècle avec des ajouts aux XII et XIVème siècles. Les constructions ducales sont datées des XIV et XVème siècles.
Au XIIIème siècle, Blanche de Castille, mère de Saint-Louis, fait édifier la gigantesque forteresse avec ses 17 tours. Des constructions des ducs d'Anjou bâties aux XIV et XVème siècle subsistent la chapelle, le châtelet et le logis royal récemment restauré.
La longueur du chemin de ronde atteint 950 mètres. La deuxième en France après la cité de Carcassonne qui atteint 1 kilomètre.
La cour seigneuriale,la chapelle Saint-Jean-Baptiste, le châtelet, la grille d'époque et le logis du gouverneur
L'Apocalypse :
La tradition iconographique :
L'Apocalypse est un sujet très représentée dès les premiers siècles de notre ère, que ce soit aux scènes d'édifices religieux (portails sculptés, vitraux, retables) ou dans les livres.
Les Beatus, manuscrits des X et XIème siècle, reprennent le commentaire du texte de Saint-Jean par les écrits du moine espagnol Beatus de Liébana, au VIIIème siècle.
Les enluminures, qui rehaussent ces feuilles, illustrent les différentes chapitres du texte religieux.
Le manuscrit de la bibliothèque municipale de Cambrai, datant de la fin du XIIIème siècle, est quant à lui, emblématique d'une nouvelle iconographie de l'Apocalypse, d'origine anglo-normande, qui se développe dans le courant du XIIIème siècle et a influencé le travail de Jean de Bruge. La composition de certaines scènes, la finesse des détails et la richesse des couleurs de ces enluminures se retrouvent en effet dans la Tenture de l'Apocalypse. Cette dernière présente cependant un caractère inédit : c'est la première fois que la thématique est illustrée avec la tapisserie en tant que support.
La Tenture de l'Apocalypse est installée dans une galerie spécialement conçue, cette tenture mondialement célèbre est la plus ancienne qui nous soit parvenue, après la tapisserie de Bayeux.
Elle fut commandée pour le duc Louis 1er d'Anjou et vraisemblablement exécutée à Paris entre 1373 et 1383, sur des cartons de Hannequin de Bruges, d'après les enluminures d'un manuscrit du roi Charles V.
En 1400, elle fut tendue dans la cour de l'évêché d'Arles, lors du mariage de Louis d'Anjou avec Yolande d'Aragon. Léguée par le roi René à la cathédrale d'Angers, elle y étaient exposée lors des fêtes religieuses, avant de sombrer dans l'oubli à la fin du XVIIIème siècle. Le chanoine Joubert la fit restaurer de 1843 à 1870. Longue à l'origine de 133 mètres et haute de 6 mètres, elle était composée de 6 pièces de dimensions égales, comprenant chacune un grand personnage assis sous un dais, le regard tourné vers deux rangées de 7 tableaux dont le fond, alternativement rouge et bleu, forme un damier. Deux longues bordures représentent le Ciel, peuplé d'anges musiciens et la Terre, jonchée de fleurs, disparue dans la première partie. Les 76 tableaux qui nous sont parvenus forment un ensemble magnifique.
La Tenture de l'Apocalypse interprète au plus près le texte de Saint-Jean pour ranimer l'espérance des chrétiens ébranlés par la violence des persécutions, l'auteur présente sous forme de visions prophétiques la victoire du Christ et après maintes épreuvesn le triomphe de son église.
Quelques scènes de l'Apocalpyse
L'Hôpital Saint-Jean :
L'Hôpital Saint-Jean, remarquable ensemble architectural du XXIIème siècle, abrite depuis 1968, l’œuvre monumentale le Chant du Monde de Jean Lurçat (1957-1966), manifeste d'un artiste engagé. L'ancien orphelinat, du XVIIème siècle, présente le fond constitué principalement des donations Jean Lurçat, Thomas Gleb et Josep Grau-Garriga.
L'hôpital Saint Jean comprend, aujourd'hui, une ancienne grande salle des malades (voir image jointe), un cloître, une chapelle attenante, un grenier et ses caves un peu plus haut sur la butte.
Les espaces de musée ouverts au public sont la grande salle et le cloître. Les caves et les greniers ne sont utilisés que pour des réceptions.
Le cloître attenant date, comme la grande salle des malades, des années 1180. Seule, l'aile sud est du XVIème siècle. La chapelle, qui ne se visite pas, date du XIIIème siècle.
Jean Lurçat "L'Eclat du Monde"
Cette exposition commémore cette année, le cinquantième anniversaire de la mort de Jean Lurçat (1892-1966).
Artiste de renommée internationale, il est profondément marqué par sa découverte, en 1938, de la tapisserie de l'Apocalypse d'Angers.
Il perçoit en effet, dans cette œuvre médiévale, un écho du monde qui l'entoure et semble y lire toutes les terreurs de l'Homme du XXème siècle.
Il délaisse alors sa peinture de chevalet pour l'art textile, plus monumental et réalise à la fin de sa vie, la tenture du Chant du Monde, relecture humaniste et pleine d'espoirs de l'Apocalypse.
Son œuvre sera inachevée par son décès en 1966, mais il aura accompli le plus important du projet de la fin de sa vie.
1956 - 1966
Jean Lurçat et
l'aventure du Chant du Monde
La technique de la tapisserie :
Peintre cartonnier, Jean Lurçat n'a jamais tissé lui-même ses tapisseries, mais il en concevait les cartons, des modèles aux dimensions réelles de la future tapisserie, sur lesquels étaient définies la composition et les couleurs. Ils peuvent être peints ou numérotés. dans ce dernier cas, chaque numéro renvoie à une teinte de laine précise. Jean Lurçat systématise l'usage du carton numéroté, plus rapide que le carton peint. Une fois prêts, ces cartons sont transmis aux liciers qui vont en réaliser le tissage à la main, sur un métier à tisser.
Jean Lurçat a donné un nouveau souffle à l'art textile en simplifiant son vocabulaire plastique. Sa découverte de la tenture de l'Apocalypse en 1938 et sa relation avec les liciers durant la Seconde Guerre mondiale, l'amènent à découvrir les techniques médiévales de la tapisserie et le caractère collectif de la création artistique. Il préconise tout d'abord le retour au point robuste, le gros point des tentures du XIVème siècle. Il recommande également l'utilisation de fils de trame uniquement en laine et choisit de réduire le nombre de couleurs.
Les liciers d'Aubusson dans la Creuse, utilisaient traditionnellement près de 3.000 tons. L'artiste ne retient seulement que 44 teintes et établit son propre chapelet de couleurs de laine numérotées.
Le Chant du Monde,
La merveilleuse suite de tapisseries réalisée par Jean Lurçat entre 1957 et 1965, a été exposé en 1999 dans la ville d’Hiroshima au Japon. Un symbole pour cette œuvre, Apocalypse des temps modernes, qui, tout au long des 10 éléments tissés qui la constitue, dénonce les dangers encourus, face à la grande menace de la guerre nucléaire, et célèbre l’Homme en gloire dans la Paix. |
Sources et documentations :
"L'Eclat du Monde"
Lien Site Musées d'Angers : http://musees.angers.fr/les-lieux/musee-jean-lurcat-et-de-la-tapisserie-contemporaine/musee-jean-lurcat-et-de-la-tapisserie-contemporaine/
Site Wikipédia Jean Lurçat lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Lur%C3%A7at
Site Wikipédia La Tapisserie de l'Apocalypse lien : http://www.chateau-angers.fr/Explorer/La-Tapisserie-de-l-Apocalypse
Château d'Angers :
Restaurant traditionnel "La Canaille" :
8, boulevard Arago 49100 Angers Tél. : 02 41 88 56 11 ou 06 20 90 44 65
Messagerie : lacanaille@outlook.fr
Site restaurant "La Canaille" lien : http://www.anjou-tourisme.com/preparez-votre-sejour/carte-anjou/restaurants/la-canaille-angers
Merci à Jean-Claude et à Bernard qui ont préparé cette visite du jour.
Merci à Jackie, notre guide-conférencière d'Angers, qui a su nous faire partager sa passion de sa ville.