Les quartiers environnants du passage du Grand Cerf :
Un tournage avec la chaine ARTE en fin janvier 2017 m'a permis de travailler sur l'historique du quartier proche du passage du grand Cerf
Ce passage a été percé entre deux rues :
la rue Saint-Denis et la rue Dussoubs.

Plusieurs articles ont été réalisés sur le passage du Grand Cerf
Cet article pour but d'écrire quelques mots sur l'histoire de ces rues :
L'entrée du passage rue Dussoubs:

L'entrée du passage rue Saint-Denis
Histoire de la rue Saint-Denis :
C'est au bord de ce chemin qui conduisait à l'ancien Catalocum, nommé depuis Saint-Denis par le fait que ce saint qui vint prêcher la foi chrétienne dans les Gaules vers l'an 245 et qui y fut inhumé, qu'ont vraisemblablement été construites les premières maisons des Parisiens, lorsqu'ils commencèrent à sortir de leur île,du côté du nord.
Dès 1134, une rue bordée de maisons remplaçait le chemin aboutissait à la rue d'Avignon. De cet endroit on voyait une porte de ville qui faisait partie de la deuxième enceinte de Paris , construite sans doute à la suite du grand siège de 885 par les vikings.
Située dans le quartier des Lombards, cette voie d'une longueur de 63 mètres, commençait aux no 20 rue Saint-Denis et se terminait aux numéros 15 et 17 rue de la Savonnerie rue de la Savonnerie2.
Les numéros de la rue étaient noirs. Le dernier numéro impair était le no 11 et le dernier numéro pair était le no 10.
Vers 1197, la rue Saint-Denis n'allait encore qu'entre la porte de la deuxième enceinte de la ville, un peu au-dessous de la rue Troussevache et atteignait la rue Mauconseil où se trouvait une porte de la troisième enceinte de Paris commencée en 1188, par ordre de Philippe-
Auguste.
La partie entre la place du Châtelet et la rue de la ferronnerie , c'est à dire ce qui était compris de cette rue dans la seconde enceinte de Paris se nommait en 1284 rue de la Sellerie-de-Paris, en 1293 rue de la Sellerie-de-la-Grand'rue, en 1310 Grand'rue de Paris et en 1311 Grand'rue des Saints-Innocents car elle conduisait directement à l'église des Saints-Innocents. Elle a ensuite porté les noms de Grant chaussée de Monsieur, Grant, chaussée de Monseigneur Saint-Denis, Grant chaussiée de Monsieur Saint-Denis, Grand'rue Saint-Denis et enfin rue Saint-Denis. Le nom de Grant-Chaussiée-Monsieur-Denis et de ses dérivés est dû au
pèlerinage au tombeau de saint Denis mis en honneur au Vème siècle par sainte Geneviève.
Lien : rue Troussevache :
La porte Saint-Denis :
La porte Saint-Denis actuelle est un arc de triomphe situé dans l'actuel 10ème arrondissement de Paris et construit en 1672 par l'architecte François Blondel, à la gloire de Louis XIV.
Elle est située à l'emplacement d'une porte de Paris de l'ancienne enceinte de Charles V.
C'est un des monuments les plus représentatifs de l'art officiel de son époque, présenté dans toutes les anthologies..
Voir article du blog : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2016/10/la-porte-saint-denis-a-paris.html
On peut aussi situer la Porte de Saint-Denis de l'époque de l'enceinte de Philippe-Auguste.
Elle s'est appelée La porte aux peintres

La prostitution et le quartier :
Les prostitués s'installent dans le quartier, dès le XIIIème siècle. Un décret royal interdit la prostitution dans la ville dont le périmètre est alors restreint. Les filles sont chassées en dehors des murailles de l'enceinte.
Actuellement, les prostituées sont concentrées dans la rue Saint-Denis, mais dans le passé, elle occupaient tout le quartier
La porte saint-Denis actuelle, vue par les artistes
La rue Marie-Stuart : une reine choquée...
À la suite du décret de Saint-Louis en 1256 interdisant la prostitution dans Paris, ces demoiselles doivent s’installer au-delà de l'enceinte Philippe-Auguste, qui correspond à larue Etienne-Marcel , d’où leur appellation de filles bordelières (ce qui donnera le mot bordel), notamment le long de la voie versSaint-Denis (actuelle rue Saint-Denis)
La rue Marie-Stuart est à l’origine une des rues aux ribaudes (filles publiques, prostituées), sous le nom de « rue Tire-Vit » (vit est synonyme de pénis, du latin vectis, soit une barre ou un levier) puis de « rue Tire-Boudin », tout comme sa voisine la rue Dussoubs s’appelait la « rue Gratte-Cul ».
Dans la seconde moitié du XIVème sièclen, l'enceinte de Charles V, correspondant à la rue d'Aboukir, et aux grands boulevards, intègre le quartier à laville ; la rue change peu de temps après de nom (peut-être au début du XVème, pour celui moins vulgaire de « rue Tire-Boudin ».
Dans l'ouvrage supplément du théâtre Italien,Arlequin donne au vieillard l'étymologie de la rue Tireboudin ainsi.
- « C'est où la Princesse leur donna un bon morceau de bon Boudin pour payer sa Fête, l'un le tira par un bout, l'autre par l'autre : c’est pourquoi cette rue porte le nom de Tireboudin. »
Selon une anecdote apocryphe racontée par l'historien Henri Sauval, la reine d'Écosse Marie Stuart aurait remarqué cette rue après son mariage en 1558 avec le dauphin, futur François II : « Marie Stuard femme de François II, passant dans cette rue, en demanda le nom ; il n’étoit pas honnête à prononcer ; on en changea la dernière syllabe, & ce changement a subsisté. De toutes les rues affectées au femmes publiques, cette rue, & la rue Brisemiche, étoient les mieux fournies. »
Le nom actuel de la rue Marie-Stuart ne fut donné qu’en 1809, par une décision ministérielle du 25 juillet par le ministre Joseph Fouché, à la suite de la demande des riverains qui proposaient le nom de rue du Grand-Cerf ; mais selon Fouché : « Il me semble que le nom de Grand-Cerf, qu’ils proposent de substituer à l’ancien, a quelque chose d’ignoble : cela rappelle plutôt l’enseigne d’une auberge que le nom d'une rue. Je pense qu’il est convenable de lui donner le nom de la princesse à qui la rue Tireboudin doit son premier changement. Le nom de Marie Stuart rappellera une anecdote citée dans tous les itinéraires de Paris. »
La rue Dussoubs et son histoire :
La rue s'est d'abord limitée au tronçon entre les rues Tiquetonne et Saint-Sauveur, sous les noms de « rue des Deux Portes Saint-Sauveur » (mentionnée en1289), puis « rue des Deux Petites Portes » en 1417 et « rue Entre Deux Portes ». L'origine du nom est qu'elle se trouvait entre deux portes de l'enceinte de Philippe-Auguste (entre la poterne du Comte d'Artois d'où sortait la rue Montorgueil et la Porte Saint-Denis et qu'elle menait àl'église saint-Sauveur.

Un des noms de la voie au XIIIème fut celui de « rue Gratte-Cul », car le quartier, alors hors les murs, était spécialisé dans la prostitution (interdite théoriquement dans Paris depuis 1256). À la fin du XVIIème siècle, la rue fut prolongée jusqu'à la rue Thévenot (disparue lors de la percée de l'actuelle rue Réaumur sous Haussmann).
Par le décret du 9 mai 1881, la rue a reçu le nom du révolutionnaire limousin Denis Gaston Dussoubs, tué le 4 décembre 1851 sur une barricade de la rue Montorgueil, en protestant contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte.
En fait, Marcellin Dussoubs, député démocrate socialiste, représentant de la Haute-Vienne, était malade et c'est son frère Denis Dussoubs, qui avait revêtu son écharpe de représentant du peuple, qui fut tué à sa place.
Le prolongement de la voie était prévu jusqu'à la rue d'Alexandrie, mais le percement n'a jamais été fait. L'idée a été abandonnée en 1991.
Lien article connexe : Coup d’État du 2 décembre 1851.
La rue Dussoubs et la place Goldoni
La rue Dussoubs. Au centre la sucette et ses explications
La rue Tiquetonne
Histoire et description :
Suivant le tracé de la muraille de Philippe Auguste, elle joignait la rue Saint-Denis à la rue
Montmartre. Cette rue doit son nom à un boulanger du XIVème siècle, Rogier de Quiquetonne, même si l’appellation actuelle ne remonte qu’à 1868. Au fil des années, le nom a été déformé, le QU se transformant petit à petit en T.
Avant 1868, la rue s’appelait rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur.
Alexandre Dumas y fit habiter son célèbre D'Artagnan.

La rue Tiquetonne
La rue Montorgueil :
Le nom de Montorgueil est celui d'une butte appelée au XIIIème siècle le Mons Superbus, au XVème sièclele Mont-Orgueil, au XVIIème siècle la Butte-aux-Gravois, et au XIXème siècle la butte de Bonne-Nouvelle (du nom de son église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.
Cette butte se trouve juste au nord du quartier Montorgueil, à la limite de l'arrondissement. , immédiatement au sud du boulevard de Bonne Nouvelle
La rue Montorgueil est une voie ancienne des actuels 1er et 2ème arrondissements de Paris.
La rue est l'axe principal d'une zone piétonne toujours animée, possédant de nombreux commerces d'alimentation et des restaurants. Elle a donné son nom au quartier Montorgueil, dont elle occupe le centre.
Historique de la rue :
Cette rue résulte de la fusion, en 1830, de la rue de la comtesse d'Artois entre la rue Montmartre et la rue Mauconseil et la rue Montorgueil entre la rue Mauconseil et la rue Saint-Sauveur.
En 1660, un établissement de religieuses de la Visitation s'installe dans la rue qu'elles quittent en 1673, pour s'installer rue du Bac.
En 1665, le siège du Journal des Savants se trouvait dans cette rue dans une maison à l'enseigne du Cheval Blanc.
Durant l'époque des anciennes halles de Paris , les mareilleurs des côtes de la mer du Nord
occupaient une partie de cette rue.
Une enseigne rappelle cette époque des poissonniers d'antan : "Le Rocher de Cancale", devenu depuis un café-restaurant à la mode.: https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Rocher_de_Cancale
La rue Montorgueil, près des halles et près du boulevard
Des célèbres et anciennes boutiques de la rue Montorgueil : "Patisserie Stohrer", "A la Mère de famille", "Au Rocher de Cancale"
Un peu d'histoire de la patisserie
La plus ancienne patisserie de Paris depuis 1730
Nicolas Stohrer et sa patisserie :
Quand Marie, fille du Roi de Pologne, épouse en 1725 le Roi Louis XV, elle fait suivre à Versailles son pâtissier, Nicolas Stohrer.
Cinq ans plus tard, il ouvre une pâtisserie à Paris, au 51 de la rue Montorgueil, riche en commerces de bouche. La pâtisserie Stohrer est ainsi l’un des plus anciens établissements de Paris, mais aussi l’un des plus réputés.
C’est enfin la plus vieille pâtisserie de la capitale, détenant plusieurs prix, dont celui du meilleur éclair au chocolat de Paris, décerné par le Figaro.
Nicolas Stohrer était un pâtissier franco-polonais. Il est connu comme le pâtissier de Marie Leszczyńska, épouse du roi Louis XV de France.
Nicolas Stohrer est l'inventeur du baba au rhum, gourmandise composée de brioche sèche arrosée de vin de Malaga , parfumée au safran et servie en y ajoutant crème raisins secs de Corinthe et raisins frais.