Une visite à la Ruche, Cité des artistes, à Paris XIVème une résidence d'artistes
Présentation et visite de la Ruche par Nicky
La Rotonde de la Ruche par Nicky
La Ruche est fondée en 1902 par le sculpteur de Nogent-sur-Seine, Alfred Boucher (1850-1934), à partir d'éléments récupérés après la fermeture de l'exposition universelle de 1900 : le pavillon des vins de Bordeaux (dont la structure
métallique est de Gustave Eiffel), la grille d'entrée du pavillon des femmes et les caryatides du pavillon de l'Indonésie qu'il fait remonter sur un terrain d'une superficie de 4 033 m2 qu'il a acquis en 1900. La Ruche a été créée pour aider de jeunes artistes sans ressources. De futurs artistes renommés ont pu bénéficier de ce lieu tels que Charles Lemanceau, Amedeo Modigliani, Chaïm Soutine, René Thomsen, Jean Arnavielle, Pinchus Krémègne, Henri Epstein, Constantin Brâncuşi, Fernand Léger, Marie Laurencin, Rolf Hirschland, Michel Kikoine, Alexandre Archipenko, Amcheï Nürenberg, Ossip Zadkine, Alexandre Altmann, Hanna Ben-Dov, Jacques Yankel, Gabriel Deluc, le sculpteur allemand Max Bezner, Abel Pann, Marc
Chagall, Georges Dorignac, Jules Cavaillès, Victor Dupont, Paul Rebeyrolle, Simone Dat, Paul Maïk, José Balmes, Gracia Barrios, Francis Herth. Un théâtre de 300 places se trouve dans le jardin de la Ruche. Dans ce théâtre débute Louis Jouvet et se retrouvent Marguerite Moreno, Jacques Hébertot et Jacques Copeau. Le nom de « Ruche » vient de Boucher lui-même, qui considère les artistes bourdonnant de créativité qui s'agitent dans la cité comme les abeilles d'une immense ruche. En 1905, la cité comptait 90 artistes et la Ruche 110 ateliers. Alfred Boucher impose à ses pensionnaires qu'ils se réunissent dans un atelier où pose un modèle, bien souvent Margot, une fabricante de poupée que rémunère Boucher. La Ruche est comparable au Bateau-Lavoir de Montmartre. Après la Première Guerre mondiale, elle supplante ce dernier par ses activités artistiques et sa renommée.
Les pavillons des artistes :
Celui qui a été le premier professeur de Camille Claudel, Alfred Boucher, commence par acheter un immense terrain de 5000 m² dans le XVème arrondissement de Paris, puis récupère des éléments de l’Exposition Universelle de 1900, dont la grille d’entrée du Palais des Femmes et le pavillon des vins de Gironde conçu par Gustave Eiffel. Autour de cette rotonde, il fait bâtir de petits ateliers, construits de bric et de broc et entourés de jardins. Un théâtre de 300 places “la Ruche des Arts” et une salle d’exposition “le Salon de la Ruche” viendront compléter l’ensemble. C’est cette disposition des ateliers autour du bâtiment principal qui vaudra son nom à la cité : La Ruche.
Le père d'Alfred Boucher, ouvrier agricole à Bouy-sur-Orvin, s'installe à Nogent-sur-Seine (quartier du Champ Calot) en 1859 au service du sculpteur Joseph Marius Ramus. Remarqué par l'artiste dont il devient l'assistant, l'adolescent est présenté au sculpteur Paul Dubois, natif de Nogent-sur-Seine, qui l'encourage dans sa vocation d'artiste. Soutenu par des bourses de sa ville et de son département, Alfred Boucher entre à l'École des beaux-arts de Paris en 1869 et suit les cours de Paul Dubois et d'Auguste Dumont. Malgré un double échec au premier prix de Rome, il reçoit le second prix de sculpture en 1876. Il séjournera longuement en Italie par deux fois, en 1877-1878 et 1883-1884 . Le Salon de 1881 le couronne pour La Piété filiale. Dès lors sa célébrité s'accroît par la diffusion de réductions en bronze de ses œuvres et par les très nombreux bustes qu'il réalise : il immortalise aussi bien des hommes de sciences comme Laennec, des hommes de lettres comme Maupassant, que des personnalités politiques comme le roi de Grèce Georges Ier ou le président Jean Casimir-Perier, et beaucoup d'autres. Il devient l'un des artistes français les plus sollicités par les commandes publiques et aborde avec succès différents sujets. Dans une veine réaliste, il exprime le goût de son époque pour l'Antiquité et l'olympisme renaissant avec son groupe de coureurs à pied intitulé Au but ! ou Les Coureurs, groupe d'un parfait équilibre. Les trois
hommes répètent le même mouvement mais à quelques centimètres d'intervalle, le dédoublement des gestes provoque un dynamisme. L'œuvre est primée au Salon de 1886 à Paris, puis reçoit une médaille à l'Exposition universelle de 1889. Une version de grande taille (2 mètres) réalisée en bronze est installée dans le jardin du Luxembourg à Paris mais sera envoyée à la fonte sous le régime de Vichy. En 1913, une copie de ce groupe est installée à Bucarest où il obtient la qualité de monument historique. En 2018 en France, un projet de refonte du groupe est envisagé. Dans le même esprit, il représente le lanceur de disque Gustave Huot en discobole antique sur une médaille.
Il aborde également, comme certains confrères de l'époque (Jules Dalou, Constantin Meunier, Paul Richer…), des sujets sociaux et naturalistes en représentant les hommes au travail avec Le Terrassier ou La Petite Moissonneuse.
Il préfère cependant des thèmes plus poétiques en associant nature, nu féminin et mythologie comme dans la série des Volubilis et des Baigneuses. Ces sujets décoratifs furent diffusés par des reproductions en bronze, en marbre ou en porcelaine de Sèvres. Apprécié par la bourgeoisie fortunée et par les autorités politiques, il s'installe à Aix-les-Bains en 1889 en conservant son atelier parisien, et honore de nombreuses commandes de monuments commémoratifs. On peut citer comme exemple la chapelle funéraire de la famille Hériot en 1899 à La Boissière-Ecole et la chapelle funéraire de la famille de Caulaincourt de Vicence ("La Duchesse de Vicence") en 1894 à Caulaincourt, ou la sépulture du ministre lyonnais Auguste Burdeau à Paris au cimetière du Père-Lachaise. Parallèlement, il peint quelques toiles[réf. nécessaire].
Au sommet de sa célébrité, il est couronné par le grand prix de sculpture de l'Exposition universelle de 1900. Après la Grande Guerre, utilisant un nouveau matériau, le ciment armé, Alfred Boucher réalise encore, à la fin de sa vie, les monuments aux morts de Nogent-sur-Seine (1920), et d'Aix-les-Bains (1922). Fidèle à la ville qui l'avait soutenu dans ses années de formation, il fonde, en 1902 à Nogent-sur-Seine, le musée Paul Dubois - Alfred Boucher, devenu musée Camille Claudel en 2017, qui abrite un fonds de ses œuvres. Généreux et philanthrope, il crée aussi, la même année, la cité parisienne de la Ruche pour aider les jeunes artistes en faisant aménager pour eux des ateliers dans le quartier du
Montparnasse en récupérant un pavillon de l'Exposition universelle de 1900. Il a aussi un rôle de formateur de la jeune génération et encourage les talents de Laure Coutan ou de Camille Claudel qui réalise un buste de son premier maître, ou encore de Louis Morel, qui deviendra le collaborateur et praticien d'Auguste Renoir à Essoyes. À sa mort, Alfred Boucher est inhumé au cimetière de Nogent-sur-Seine. Un buste de sa femme, Élise, orne son tombeau, ainsi qu'une représentation du visage de sa mère, à la base du monument. En 1935, une rétrospective de son œuvre l'honore à Paris. En 2017, une grande partie de ses œuvres exposées dans le musée qui lui était dédié est remisée en réserve pour mettre en valeur celles de Camille Claudel.
Le doyen des Artistes
Une œuvre d'Alfred Boucher, créateur de la Ruche "Au But", bronze
Le théâtre de verdure de la Fondation :
Détails historiques de la Ruche :
La 7ème Exposition des artistes de la Ruche :
Un des artistes exposants : Michaël Gaumnitz, peintre
"L'escalier de la Ruche en contreplongée", peinture à l'huile sur toile, 2021
Le doyen des artistes de la Ruche, atelier d'artistes
aquarelle bleue octobre 2023
Voir aussi autre article sur la Ruche, Paris 15ème, en juin 2011 : https://jeanpierrekosinski.over-blog.net/article-visite-de-la-ruche-et-du-15eme-sud-77664391.html
Site Fondation La Ruche Seydoux : https://fondation-larucheseydoux.com/
Articles du blog liés à Alfred Boucher : le musée Camille Claudel : https://jeanpierrekosinski.over-blog.net/tag/musee%20camille%20claudel/
Sur les pas de Camille Claudel à Paris : https://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2017/07/sur-les-pas-de-camille-claudel-a-paris-in-the-footsteps-of-camille-claudel-at-paris.html
Musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine : https://jeanpierrekosinski.over-
Bonne visite !
Adresse de la Ruche, Cité d'Artistes :
La Ruche – Cité d’artistes
2 Passage Dantzig, 75015
Métro : Convention (ligne 12)
Un restaurant sympathique près de la Ruche : un bon rapport qualité/prix et un accueil amical.
Restaurant situé proche de le rue des Morillons, célèbre pour les services des Objets Trouvés de la ville de Paris
La Cantine des Tontons :
Cantache à Pinard !
36, rue de Dantzig, 75015 Paris
Tél. : 01 48 28 23 66
commenter cet article …