Une équipe de l'Inrap fouille les fondations d'un moulin à vent et de la maison d'un meunier, un vestige rare d’une machine ayant pourtant joué un rôle prépondérant dans l’économie médiévale et modernee.
Plan du village de Sartrouville en 1740.
© Société d’Histoire de Nanterre
Une équipe de l’Inrap fouille actuellement, sur prescription de l’État (Drac Île-de-France), une parcelle de 2000 m², dite Les Moulins, dans le cadre du projet de construction d’une école et d’un centre de loisirs par la municipalité de Sartrouville. Depuis la fin du mois de novembre 2023, sur ce terrain situé en retrait du cœur historique du village, les archéologues révèlent un aspect oublié mais central de l’économie médiévale et moderne : la meunerie. Aujourd’hui quasiment disparus, le moulin et son meunier étaient, depuis le Moyen Âge, des silhouettes familières dans le paysage français. Les fouilles de moulins à vent sont rares (trois en France) et les recherches actuelles vont au-delà de l’étude des vestiges archéologiques grâce au dépouillement et l’étude d’archives qui permettent une appréhension socio-économique d’une activité oubliée.
Sources : INRAP Ile-de-France
Le paratonnerre qui intrigue les archéologues
Merci à Jean-François Mourtoux pour ses informations FB
Lien article sur le moulin de Sartrouville :
Archéologie d'un moulin à vent à Sartrouville par l'INRAP
https://www.inrap.fr/archeologie-d-un-moulin-vent-sartrouville-yvelines-17839
Lien FB lié à cette journée : https://www.facebook.com/100031581466587/videos/957443112174826
Images du site de l'INRAP suivant https://www.inrap.fr/archeologie-d-un-moulin-vent-sartrouville-yvelines-17839
Vue par drone du site le 24 janvier 2024
Vue aérienne sources INRAP
Aménagement : Ville de Sartrouville
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Île-de-France)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Nicolas Samuelian, Inrap
Documentation de l'INRAP
La base d’un moulin à vent datant du XVIIe siècle et la maison du meunier associée ont été mises au jour par l’Inrap à Sartrouville, dans la banlieue ouest de Paris, à la faveur de travaux d’aménagement d’une école et d’un centre de loisirs. L’existence de ce moulin avait entièrement disparu de la mémoire collective.
Sur les hauteurs de Sartrouville, à proximité du cœur historique du village qui a donné son nom au quartier – Vieux-Pays –, se trouvaient jusqu’au milieu du XIXe siècle pas moins de trois moulins à vent, situés dans un rayon d’à peine 100 mètres. Un seul est encore présent dans le paysage, à travers son ancienne maison de meunier transformée en guinguette et dont la façade arbore toujours fièrement l’enseigne peinte d’« Ermitage du moulin ». Le moulin de La Tour, lui, avait été complètement oublié, jusqu’à ce qu’il ressurgisse de terre lors des diagnostics réalisés en 2022 par l’Inrap. De premières recherches en archives ont permis d’en retrouver la trace : « Le moulin a appartenu à la même famille de meuniers, les Liebert, depuis au moins le milieu du XVIIe siècle et jusqu’à la fin de son activité, explique Nicolas Samuelian, responsable des opérations. Il figure sur un plan de 1675 et également sur le cadastre napoléonien de 1820. »
Aller dans le sens du vent
Le terrain a livré la base en pierre du moulin, de 8 mètres de diamètre, qui abritait sans doute les outils de mouture. « Cette partie maçonnée était certainement recouverte d’un toit, et surmontée d’une partie pivotante en bois, permettant de se placer dans le sens du vent », précise l’archéologue. Un muret courbe, au tracé parallèle au moulin sur moins d’un quart de sa circonférence, a également été dégagé : il aurait pu servir à bloquer l’échelle-queue qui permettait d’orienter le moulin. Autre élément remarquable, les couches qui enserrent la base présentent un niveau charbonneux continu, incluant des éléments métalliques rouillés, témoins d’un incendie ancien. Aurait-il pu être lié à la foudre ? La découverte, dans le mur, d’un paratonnerre – un fil de cuivre traversant une rigole maçonnée avant de plonger dans une fosse remplie de charbon –, montre en tout cas la vulnérabilité de l’édifice situé sur ce point haut.
Les caves du meunier
La fouille du reste de la parcelle a permis de mettre au jour les caves de la maison du meunier, présentant différents niveaux d’occupation. « Le niveau final correspond à un toit à cochons, explique l’archéologue. C’est une petite structure empierrée et maçonnée où les bêtes faisaient du gras dans les derniers temps avant abattage ». Au niveau en dessous, se trouve un trou cylindrique identifié comme une probable latrine à tonneau. La chronologie de l’ensemble n’est pas immédiatement lisible, et seule l’analyse des matériaux employés, notamment des différents mortiers, permettra d’associer les murs qui sont contemporains les uns des autres pour retracer l’évolution du bâti. À proximité ont également été retrouvés un puits et une citerne en pierre enduite, ainsi qu’une petite construction circulaire qui résiste pour le moment à l’interprétation.
Alice Tillier-Chevallier
Sources article : Faton Actu-culture.com
Voir aussi autre article sur le patrimoine de Sartrouville : le clocher de l'église Saint-Martin : https://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2022/10/journees-europeennes-du-patrimoine-le-clocher-de-l-eglise-saint-martin.html
Bonne visite !
commenter cet article …