Une visite-conférence animée par Marianne le samedi 24 juin 2017 à 14 heures :
Quelques images et quelques explications (trop denses pour être reprises dans cet article)
Cet article n'est qu'un premier jet. A enrichir au fur et à mesure du temps.
Houilles, ancienne cité, ancien village :
Houilles est une ancienne cité : des traces d'habitat mérovingien (Ve et VIe siècle) ont été trouvées dans le quartier du Tonkin. Les Vikings l'auraient pillée en 846. Au début du XIIIe siècle, le cartulaire de Notre-Dame de Paris (document qui recense les biens de l'Église) mentionne la paroisse d'"Ecclesia Holles". Au XVIe siècle, le village est entouré de murailles et son accès est protégé par quatre portes. Aujourd'hui, le tracé des rues de Metz et de Strasbourg correspond à l'ancien chemin de ronde. Plusieurs textes du XVIIe siècle font mention de la « plaine de Ouille(s) ». Celle-ci est alors le lieu de grandes chasses royales et de pacages pour les moutons, de là le choix du faucon sur les armoiries de la ville ; quant aux moutons (oves signifie « brebis » en latin), ils sont probablement à l'origine du nom de la ville : Ouille(s) puis Houilles.
Le village est peu peuplé, 346 âmes en 1728, pas beaucoup plus au début du XIXe siècle. Il est enclavé dans une boucle de la Seine. Pour aller à Paris, il faut passer le bac à Bezons, et celui-ci est impraticable trois mois par an. Les habitants vivent au rythme des saisons, des récoltes mais aussi des vendanges, car Houilles produit du vin rouge à partir du cépage piccolo, un vin répandu dans la région d'Argenteuil.
L'arrivée du chemin de fer, en 1841, sera un élément déterminant dans l'évolution de ce village. Désormais reliée à Paris, Houilles va subir l'influence de la capitale et entamer sa longue mutation de village en commune de banlieue.
La gare de Houilles-Carrières :
Les carrières de pierre devenues plus tard des champignonnières :
Avant le transport des voyageurs, le train à vapeur permet le transport de matériaux, principalement la pierre extraite dans la région de Houilles et de carrières.
Les carrières de pierres deviennent ensuite des champignonnières.
On retrouve d'ailleurs cette activité dans le blason de la ville de Houilles datant de 1943 et dessiné par M. René Louis :
"De gueules au dextrochère ganté d'argent, mouvant en bande du canton senestre de la pointe, tenant un faucon d'or, chaperonné et longé de sable; à la bordure d'or chargée de huit champignons de sable."
Le faucon rappelle les chasses royales ou seigneuriales, les 8 champignons de sable rappellent l'activité champignonnière de la ville qui a disparue aujourd'hui.
Les travailleurs des champignonnières (carnet de voyage à Houilles aquarelles et dessins)
Les anciens bains-douches de la ville, construits en 1924 : un service auprès des ovillois pendant plus de cinquante années :
Au début du XXe siècle, seulement un logement ovillois sur dix est doté d’une salle d’eau. Dans l’esprit de la loi de 1904, le conseil municipal décide en 1920 la construction d’un établissement de bains douches. Ils seront réalisés par la société l’Œuvre française d’hygiène, sous la direction de l’architecte Louis Lablaude et sur des plans de Jacques Corot.
Les anciens bains-douches de la ville de Houilles, de style art déco, sont situés dans l'enceinte du parc Charles de Gaulle. Il furent inaugurés le 28 novembre 1924 et leur construction avait été adoptée au conseil municipal de la commune par 19 voix sur 22 en 1920, à l'époque où seulement un logement sur dix possédait une salle d'eau.
Extrait de la Compagnie Générale d'Hygiène qui préconise la construction de bains douches dans les années 20 :
"Les BAINS DOUCHES devraient être établis partout, tant dans les villes que dans les campagnes; les pouvoirs publics subventionnent d'ailleurs les installations de bains douches municipaux"....
..."Le BAIN DOUCHE est une pluie douce et bienfaisante d'eau mitigée, qui coulant lentement sur le corps, enlève de la peau, à l'aide d'un savonnage, toutes les impuretés qui s'y sont déposées, c'est le plus rapide, le plus économique et le plus salubre des nettoyage du corps"
La société l'Oeuvre françaide d'hygiène, sous la direction de l'architecte Louis Lablaude, et sur
les plans de Jacques Corot, fut chargée de la construction, pour un marché de 410.500.000 francs. L'entrepreneur fut Monsieur Bafoil. Ces bâtiments, dont l'extérieur n'a pas changé, faisaient suite à la loi de 1904 sur les bains douches municipaux, et servirent durant une cinquantaine d'années aux ovillois. Le chauffage à air chaud fut adopté par délibération du Conseil municipal le 20 mai 1952. Des réfections furent aussi entreprises cette année (maçonnerie, charpente, serrurerie, électricité, pour des devis de 683.000 francs).
Lors de la construction de ces bains douches, M. Guignet fut nommé inspecteur-régisseur des Bains Douches le 15 octobre 1924 par le maire M. Georges André. Ils sont composés d’un rez-de-chaussée, d’un sous-sol et d’un étage partiel organisés de façon symétrique ...
Plan des bains-douches, dessin J.-P. K
...avec deux ailes autour de l’entrée légèrement surélevée. Les 2 ailes séparaient l'espace hommes, à droite et femmes. à gauche.
Les bains-douches en 1924
Les bains-douches furent opérationnels de 1924 à 1978.
Les bains-douches sont réaménagés pour accueillir les services des écoles de la ville. L'installation des bâtiments municipaux commence en 1979.
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Les écoles :
Les écoles : l'école primaire Félix-Toussaint et l'école élémentaire Jules Guesde 1912
Dessin carnet de voyage à Houilles
L'école maternelle Pauline Kergomard, rue Ferdinand Buisson.
Pauline Kergomard (1838-1925) est la fondatrice de l'école maternelle en France.
Aquarelle : l'école Pauline Kergomard
L'Hôtel de ville :
La mairie actuelle :
Ferdinand-Joseph Domère, benjamin de la famille, fait acquisition de la propriété au prix de 60 050 francs, outre les charges : une grande maison de campagne sise à Houilles, canton d'Argenteuil, arrondissement de Versailles, Seine et Oise, rue des Princes.
La maison Domère, située actuellement rue Gambetta, devient le bâtiment central de la mairie de Houilles en 1904.
Quand une maison de campagne est devenue Mairie de la commune...
Les époux DOMERE décident en 1903 de vendre leur propriété ancestrale. La famille la possède depuis 1836, en effet Monsieur et Madame EVERARD (héritiers de Louis EVERARD chevalier de l’Empire et membre de la légion d’honneur) l’avaient donné en dot à leur fille Fanny Antoinette pour son mariage Avec Paul Alexis DOMERE.
Le 29 juillet , le Maire, Monsieur Kieffer propose au Conseil Municipal de se porter acquéreur, la commune pourrait y installer ses différents services et transformer l’actuelle mairie (rue de Paris) en salles de classes dont le besoin est de plus en plus pressant.
Si la majorité du Conseil Municipal accepte cette proposition il n’en va pas de même pour une partie de la population qui craint manifestement une augmentation substantielle de ses impôts pour faire face à une telle acquisition.
Mais malgré diverses protestations et après maintes démarches, auprès des services préfectoraux et ministériels, le Conseil Municipal obtient enfin la déclaration d’utilité publique du projet.
Le décret du 31 Mars 1905 autorise l’acquisition au prix de 85 000 francs, ainsi que l’installation des services municipaux dans ces nouveaux locaux.
Les bâtiments ne subiront aucune transformation pendant plus de 50 ans. Ce n’est que vers les années 60 qu’il sera décidé d’agrandir la mairie en lui ajoutant deux ailes et en aménageant les combles.
Cette petite maison de campagne, née bien avant la Révolution a vécu d’innombrables évènements et supporté plus d’un tourment dont nous ne connaissons qu’une infime partie ! Ah si les murs pouvaient parler…
- Texte extrait de l’ouvrage/support d’exposition : « Il était une fois Houilles… » édité par le Service Archives-Documentation de la Ville de Houilles en 1982-
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La maison Domère : carnet de voyage à Houilles, aquarelle et encre
L'ancienne mairie. La cour du commissariat et l'école de filles. Remarquer la Marianne actuellemnt devant la mairie
La Villa Saint-Jean est réalisée dans les années 1880 : elle s’inspire des villas italiennes avec sa toiture masquée par une balustrade de pierre, ses baies géminées. Les décors floraux en faïence annoncent l’art nouveau.
La villa a appartenu à M. Georges André, ancien maire de la ville de 1912 à 1925. La mairie acheta la maison et le centre social fut inauguré le 25 juillet 1943.
Aquarelle carnet de voyage Houilles 2012 J.-P. K.
Le bureau de Poste :
L'intérieur du bureau de poste a été entièrement rénové en 1995
Le ginkgo biloba de la mairie de Houilles :
L'arbre aux quarante écus
Le Ginko biloba de la mairie de Houilles : image du 16 novembre 2016 Au-dessous son ovule
Le ginkgo biloba femelle de la mairie
Autre ginkgo du parc, celui-ci est mâle
Le ginkgo biloba de l'école de Réveil-Matin à Houilles
Voir article le Ginkgo biloba de la mairie de Houilles : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/article-le-ginkgo-de-la-mairie-102470433.html
Le kiosque du parc : a servi de lieu de remise des prix d'honneur et d'excellence des élèves des écoles de la ville. Actuellement, kiosque à musique ou de répétition d'orchestre.
Victor Schoelcher et Houilles :
Victor Schœlcher à Houilles : un personnage célèbre de la ville
Victor Schoelcher vit les dernières années de sa vie à Houilles où il décède le 25 décembre 1893.
Le monument dédié à sa mémoire, érigé par la ville en 1904, a été détruit sous l'occupation naZie
Il est refait après guerre à l'identique grâce au talent de la sculptrice Marguerite Seymour (1948).
Un dernier hommage est rendu à Victor Schoelcher le 20 mai 1949, lors du transfert de ses cendres au Panthéon.
La place Schoelcher à Houilles : aquarelle de décembre 2018
La visite de la villa Schoelcher et les explications de Marianne sur le moulage de la plaque des Ergastines
La plaque dite des Ergastines : fragment de la frise est du Parthénon.
La plaque est datée entre 445 et 438 avant J.-C., elle fut trouvée au pied du Parthénon, sur l'Acropole d'Athènes. Composition : marbre du mont Pentélique, près d'Athènes.
Dimensions : Hauteur : 0,96 mètre, longueur : 2,07 mètres, Profondeur : 0,12 mètre.
La frise du Parthénon, placée en haut des murs extérieurs de la cella, représente la procession des Grandes Panathénées, fête qui se déroulait tous les quatre ans et au cours de laquelle le peuple athénien rendait hommage à sa déesse protectrice, Athéna. La représentation de la procession aboutissait, en façade est, à la remise du péplos à la déesse. Ici sont figurés deux prêtres dont l'un tient une corbeille plate et six jeunes filles de l'aristocratie, appelées Ergastines, qui tiennent deux instruments cultuels, une phiale (coupe sans pied ni anse destinée aux libations ) et un brûle-parfum.
À l'origine, le fond était bleu et les cheveux, ainsi que quelques parties du corps dorés.
On peut retrouver les sculptures de Jean-Goujon sur les quatre façades de la fontaine des Innocents à Paris, place Joachim du Bellay, près des Halles.
La fontaine des Innocents. S'est appelée aussi "fontaine des Nymphes"
Sources et documents sur le détail de ses sculptures : un site particulièrement sérieux et bien documenté :
http://paris1900.lartnouveau.com/paris01/fontaine_des_innocents.htm
En 2011, la Ville de Houilles fait l'acquisition de la maison que louait Victor Schœlcher au 26, avenue Victor Schœlcher, anciennement rue d'Argenteuil.
Un article sur des visites de la villa Schoelcher en 2012 : quelques aquarelles réalisées durant ces visites principalement dans les jardins :
"Victor Schoelcher, un des rares souffles d'air pur qui ait soufflé sur une histoire de meurtres, de pillage, d'exactions."
Aimé Césaire 1948
L'église Saint-Nicolas :
Les soubassements de l'église catholique Saint-Nicolas remontent au XIIème siècle, période probable de la création de la paroisse, et sa structure a été profondément remaniée au XIXème siècle. Un cimetière entoure alors l'église. Le cartulaire de Notre-Dame de Paris mentionne, au début du XIIIe siècle, la paroisse d'Eccleia Holles.
Le marché de Houilles :
Un des plus importants marchés de la région
La marché de Houilles place Michelet. remarquer la maison à pan de bois, encore existante sur l'image de droite
La Graineterie :
Ancienne ferme, La Graineterie était au XIXe siècle un commerce agricole qui fournissait en semences et en fourrage les paysans des environs. En 1927, l’établissement se spécialisa dans la vente de graines pour devenir dans les années 1970 une jardinerie avant son acquisition par la Ville. Sa réhabilitation, en 2009, s’est faite avec la volonté de conserver le caractère patrimonial du lieu. Aujourd’hui, le bâtiment où se mêlent arts et patrimoine architectural, réunit un centre d’art contemporain et un pôle culturel pluridisciplinaire.
Les explications de Marianne sur l'historique de la Graineterie. A droite, des photographies ancienness
Houilles à l'époque de ses fermes et sa graineterie :
La Vacherie Moderne, rue Camille Pelletan
La population de la ville de Houilles :
une progression étonnante, durant la première moitié du 20ème siècle
- 1470 : 50 habitants
- 1709 : 300 habitants
- 1851 : 1 185 habitants
- 1896 : 2 271 habitants
- 1901 : 3 691 habitants
- 1911 : 7 092 habitants
- 1921 : 10 237 habitants
- 1946 : 20 000 habitants
- 1968 : 29 338 habitants La courbe de croissance de l'habitat ovillois
- 1999 : 30 027 habitants
- 2013 : 32 287 habitants
Plan de Houilles au cours de l'histoire. Le dernier plan a été réalisé par mon ami Fordan, décédé ce mois-çi, malheureusement.
Plan de Houille (Houilles) au milieu du 18ème siècle, sources "Histoire de Houilles de 1667 à la veille de la Révolution" de Louis Jouan
En recherche actuellement : l'emplacement des tours des fortifications de Houilles :
Merci pour tout renseignement sur le sujet.
En 1750, la France compte 23 millions d'habitants.
Merci à Marianne pour cette passionnante visite-conférence dans la ville de Houilles le 25 juin 2017.
Son association :
Association Arts et Histoire , 46, rue Gambetta 78800 Houilles.
Site lien : http://www.artsethistoire.com
Cours d'Histoire de l'Art, Visites-guidées, Cours de dessin au Musée du Louvre, Voyages d'étude en Italie (Rome et Florence)
Sources et documents de l'article : notes de la visite de Marianne, archives de la ville de Houilles, photographies personnelles du 24 juin 2017, archives et photographies personnelles , site Wikipédia, site de la ville de Houilles aquarelles de Jean-Pierre, 2010 à 2018.
Mairie de Houilles : http://www.ville-houill juin juin es.fr/Bienvenue-a-Houilles/L-histoire-de-la-ville/De-l-ancien-petit-village-a-la-ville-d-aujourd-hui
Histoire de la ville de Houilles Site Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Houilles
Site Wikipédia Victor Schoelcher : https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Sch%C5%93lcher
Un autre article d'une visite animée par Marianne : une visite du quartier de la Madeleine, Paris, 8 et 9ème arrondissement : htttp://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2017/02/une-visite-dans-le-quartier-de-la-madeleine-et-le-musee-fragonard-paris-viii-et-ixeme-arrondissement.html
Un autre article d'une visite de l'Espace Carrara, les carrières de Carrières-sur-Seine, par Marianne : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2017/11/une-visite-guidee-dans-la-carriere-espace-carrara-a-carrieres-sur-seine-par-marianne.html
Les bains-douches de Houilles, ancien article du blog : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/article-les-bains-douches-de-houilles-120961546.html
Les bains douches municipaux parisiens encore ouverts : 17 à Paris
Voir aussi carnets de voyage à Houilles par l'aquarelle et le dessin : http://kosinski.free.fr/Carnet%20de%20voyage%20%C3%A0%20Houilles/index.html
Les bains douches municipaux parisiens :
Le Patrimoine bâti et arboré de la ville de Houilles lien : https://www.ville-houilles.fr/sites/default/files/2019-07/4.4-Identification%20patrimoine%20bati%20et%20arbore%20-%20Appro.pdf
Bonne visite !
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