Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'artiste

  • : Le blog de Jean-Pierre Kosinski.
  • : Présentation de l'artiste et de quelques-unes de ses promenades, de ses visites, de ses œuvres : dessins, aquarelles, lavis à l'encre et photographies
  • Contact

Recherche

Pages

1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 08:01

Sartrouville : la place Madeleine Brès

La place Madeleine Brès a été inaugurée à Sartrouville le 15 octobre 2019 par M. le Maire Pierre Fond et de l'arrière petite fille de Madame Brès, Frédérique Gallard.

Elle est située à  l'entée et au début de la D1021 d'une longueur de 6 kilomètres qui permet de relier Sartrouville à Montesson.

Depuis l'entrée à Montesson, elle est indiquée direction Bezons.

 

Cette place est actuellement parée d'une belle décoration de Noël installée par les service de la ville de Sartrouville et d'un panneau en hommage à Madeleine Brès.

 

Madeleine Brès, née Magdeleine Alexandrine Gebelin le 26 novembre

1842 à Bouillarques dans le Gard, et décédée le 30 novembre 1921 à Montrouge dans la région parisienne, est la première femme de nationalité française à accéder aux études de médecine en 1868, mais sans avoir le droit d'accéder aux concours. Elle obtient son doctorat en médecine, en 1875.

Sa thèse traite de la composition du lait maternel, et obtient la mention « extrêmement bien ». Elle exerce ensuite en puériculture, prodiguant des conseils à une clientèle privée et aux crèches municipales. En 1885, elle finance la création d'une crèche gratuite.

Sources lien site Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Madeleine_Br%C3%A8s

Née Gebelin, fille de charron (et non de médecin, comme indiqué dans le Dictionnaire national des contemporains), elle accompagne son père travaillant à l'hôpital de Nîmes. C'est là où, dès l'âge de 8 ans, prise en affection par une infirmière religieuse, elle apprend à suivre la visite et à donner quelques soins.

Elle a douze ans quand la famille Gebelin part pour Paris et quinze ans lorsqu'elle est mariée à Adrien-Stéphane Brès, conducteur d'omnibus, à la mairie de Lyon, le .

L'accès à la faculté :

Au XIXe siècle, en France, il n'existait pas d'obstacle légal explicite interdisant l'accession des femmes à la médecine. L'exclusion existe du fait même des mœurs de l'époque, la question légale ne se posait même pas, car selon Désiré Dalloz (1795-1869) « Bien que l'exercice de la médecine ne soit pas interdit aux femmes, la nature des études exigées pour être reçu à exercer cet art représente un obstacle moral à ce qu'elles puissent s'y livrer ».

Il existait cependant une barrière juridique implicite : la nécessité du baccalauréat pour s'inscrire en médecine. Ce baccalauréat devient accessible aux femmes en 1861, grâce à Julie-Victoire Daublié, première bachelière française à l'âge de 37 ans. De 1861 à 1896, 299 femmes seulement obtiendront le baccalauréat. Elles doivent cependant le préparer de façon solitaire, aucun établissement scolaire féminin ne proposant un cursus permettant de prétendre au baccalauréat (pas même les lycées de jeunes filles jusqu'en 1924).

De plus, toutes les obtentions de diplôme devaient avoir le consentement du mari, les femmes mariées n'ayant pas de majorité civile selon le droit français de l'époque. Ainsi, Jules Behier , professeur de médecine, lors de l'assemblée des professeurs discutant de l'admission ou non de Mary Putman (1) en 1867, « fait remarquer que la femme étant mineure par le fait du mariage et échappe donc à toute responsabilité personnelle et que par conséquent l'adoption de Mlle Putnam pourrait entraîner de graves complications ».

Admission :

Madeleine Brès se présente en 1866 devant le doyen de la faculté de Médecine de Paris, Charles Adolphe Wurtz et lui demande son autorisation pour s’inscrire à la Faculté. Ce dernier lui conseille de passer son baccalauréat de lettres et de sciences.

En 1868, par un concours de circonstances extraordinaire, les femmes sont admises à s’inscrire en médecine. Le doyen Wurtz est favorable aux femmes, le ministre de l’instruction publique Victor Duruy est partisan de l’éducation des jeunes filles et le conseil des ministres est présidé ce jour-là par une femme, l'impératrice Eugénie. Celle-ci, se référant à la loi du 19 ventôse an XI proclamant la liberté du travail, obtient que soit acceptée l’inscription de Madeleine Brès, acquise après délibération en conseil des ministres.

Cette année-là, quatre femmes s’inscrivent à la faculté de médecine, outre la Française Madeleine Brès, il y a trois étrangères : l’Américaine Mary Putnam (1), la Russe Catherine Gontcharoff (2) et la Britannique Elizabeth Garrett (3),  détentrices toutes trois des diplômes nationaux reconnus équivalents au baccalauréat.

Madeleine Brès, alors âgée de 26 ans, est mère de trois enfants ; le maire du 5e arrondissement reçoit le consentement de son mari.

Reflétant le sentiment général de la communauté universitaire et médicale, le docteur Henri Montanier écrit en 1868 dans la Gazette des hôpitaux :

« pour faire une femme médecin, il faut lui faire perdre la sensibilité, la timidité, la pudeur, l’endurcir par la vue des choses les plus horribles et les plus effrayantes […] Lorsque la femme en serait arrivée là, je me le demande, que resterait-il de la femme ? Un être qui ne serait plus ni une jeune fille ni une femme ni une épouse ni une mère ! »

 

Lien Charles Adolphe Wurtz, doyen de la Faculté de Paris : charles Adolphe Wurtz

Portrait de Charles-Adolphe Wurtz

Lien site Wikipédia Julie-Victoire Daubié : Julie-Victoire Daubié

(1) Lien site Wikipédia Mary Putnam : Mary Putnam

(2) Lien site Wikipédia  : Catherine Gontcharoff

(3) Lien site Wikipédia : Elizabeth Garrett

Sources site Wikipédia :

Œuvres et publications :

  • De la mamelle et de l'allaitement, E. Martinet, ,
    Thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le jeudi 3 juin 1875
  • L'Allaitement artificiel et le biberon, Paris, G. Masson, , 77 p. sur Gallica.
  • Analyse du lait des femmes galibies, . Il s'agit de femmes caraïbes, alors en exhibition au Jardin d'acclimatation.
  • Mamans et bébés, .
Yvelines. Sartrouville.
Inauguration de la place Madeleine-Brès : un choix symbolique :

La place Madeleine Brès (ex-place carrée) a été inaugurée ce matin, en présence de l'arrière-petite-fille de la première femme médecin en France.

Frédérique Gallard, arrière petite fille de Madeleine-Brès, face à la stèle inaugurale de la place portant désormais le nom de son aïeule. (©78 actu)

La place Madeleine-Brès (ex-place carrée), à Sartrouville (Yvelines), a été inaugurée ce matin, 15 octobre 2019 en présence de l’arrière-petite-fille de la première femme française à avoir obtenu son diplôme de docteur en médecine, et de M. le Maire de Sartrouville, Pierre Fond.

Un endroit stratégique », a souligné le sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye, Stéphane Grauvogel, qui ne s’y est pas trompé.

Cette place raccorde la Voie nouvelle départementale (RD 1021), mise en fonction en début d’année après 6 ans de travaux et 96,6 M € investis (dont 90,2 M € du Département), à la RD 308, qui relie Houilles à Maisons-Laffitte en passant par Sartrouville.

 

En avant-première à Philaposte, un timbre et un document philatélique sur Madeleine Brès, Femme et médecin :

Sortie en janvier 2021

 

Partager cet article
Repost0