II, la suite des statues Cavaliers et Chevaux de Paris
Parvis de Notre-Dame de Paris. place Jean-Paul II
Charlemagne et ses Leudes :
En 1853, Louis et Charles Rochet se lancent dans la création d'un Charlemagne, à la suite de
deux autres statues équestres : Don Pedro 1er, à Rio de Janeiro et Guillaume le Conquérant à Falaise.
L’œuvre figure dans sa version en plâtre à l'exposition Universelle de 1867 et en bronze à celle de 1878 comme chef-d’œuvre de la production des fondeurs Thiébaut.
En 1879, le Conseil Municipal autorise l'exposition de la sculpture sur le parvis de Notre-Dame, mais elle n'est mis en place qu'en 1882 sur un châssis de bois recouvert de toile et demeure dans ses conditions provisoires pendant vingt-six ans. En 1895, la Ville de Paris acquiert finalement le monument en dédommageant les fondeurs du seul prix du bronze.
En ajoutant les deux figures en pied d'écuyers Roland et Olivier, les frères Rochet enrichissent la forme traditionnelle du groupe équestre en multipliant les axes de composition et les points de vue. L'intérêt du monument réside aussi dans sa recherche de vérité historique, reproduisant fidèlement des modèle supposé originaux, comme l'épée Durandal du musée de Madrid ou la couronne de Nuremberg conservée à Vienne.
1341, quai de L'Hôtel de Ville 75004 Paris
Statue équestre d'Étienne Marcel :
En 1882, un concours est ouvert pour l'érection d'un monument à Étienne Marcel, prévôt des
marchands de Paris qui s'opposa au dauphin Charles V.
Pour les élus parisiens, l'hommage rendu au défenseur du pouvoir municipal face aux abus de la royauté rappelle le rôle exemplaire de la Capitale dans la naissance des nouvelles institution et célèbre symboliquement, dans un même monument Paris et sa République.
Le projet suscite de nombreux débats : certains élus préférant une figure debout, image d'un tribun, plutôt qu'un groupe équestre au caractère royal ou militaire; de même, le côté de l'Hôtel de Ville est préféré à l'axe central de la façade car il permet une perception de profil du monument, plus favorable au groupe équestre.
Commencée par le sculpteur Idrac et terminée par son compatriote toulousain Marquestre, l’œuvre présente un équilibre de proportion, une puissance d'expression mêlée de vérité naturelle, nettement inspirée des grands modèle de la Renaissance italienne. S'y ajoutent ici une volonté de reconstitution archéologique et un réalisme presque sévère, conformes au goût de l'époque.
La statue équestre d'Henri IV :
Le Génie des Arts, guichets du Carrousel du Louvre :
Le sculpteur toulousain Antonin Mercié exécuta en 1877 ce groupe destiné à remplacer aux guichets du Carrousel la statue équestre de Napoléon III de Barye, déposé après la défaite de Sedan.
Le dynamisme de la composition, le Génie des Arts descend de Pégase, cabré vers le ciel, précédé de la Renommée qui se retourne devant lui, rattache cette œuvre au courant baroque de la seconde moitié du XIXème siècle hantée par les chevaux de Marly, qui multipliera les figures lancées dans le vide, chevaux haletant et pégases cabrés, dans une exubérance qui va des couronnements de l'Opéra à ceux du Pont Alexandre III ou du Grand Palais.
Arc de Triomphe du Carrousel, Paris 75001
La paix conduite sur un char de triomphe :
Monument à la gloire de la Grande Armée, l'arc de Triomphe du Carrousel est édifiée entre 1806 et 1809 à l'entrée de l'ancien Palais des Tuileries, devenu résidence officielle de l'Empereur.
Dessiné par les architectes Percier et Fontaine à l'imitation de l'arc de Septime-Sévère de Rome, le monument comporte une abondance décoration sculptée, conçue par Vivant Denon, illustrant la campagne de 1805 et la capitulation d'Ulm.
Au sommet de l'arc se détachaient initialement les chevaux de Saint-Marc, célèbre antiques provenant de l'Hippodrome de Constantinople, rapportés d'Italie par les troupes napoléoniennes.
La Restauration restitua à Venise ses chevaux et commanda au sculpteur François-Joseph Bosio un nouveau char triomphal, accompagné de Victoires aillées et conduit par la Paix, dont la rigueur classique évoque en tous points son modèle antique.
François-Joéeph Bosio est aussi l'auteur de Louis xiv de la place de la Victoire, qui montre le Roi Soleil en empereur romain sur un cheval cabré.
La statue de Jeanne d'Arc place des Pyramides :
La statue est située au centre de la place des Pyramides; dans le1er arrondissement de Paris. Son emplacement se situe à proximité du lieu où Jeanne d'Arc aurait été blessée lors de sa tentative ratée de prise de Paris.
Historique :
Le monument est une commande du gouvernement français faisant suite à la défaite du pays dans la guerre franco-Allemande de 1870. Parmi les 150 statues érigées à Paris au cours de la période 1870-1914, qualifiée d'« âge d'or de la statuomanie », celle de Jeanne d'Arc est l'unique commande publique passée par l'État (les autres étant dues à des initiatives privées)3. La symbolique de la statue est « la reconquête ».
Elle est exécutée par Emmanuel Fremiet, qui prend comme modèle Aimée Girod, une jeune Lorraine de 18 ans, et inaugurée en 1874. Le piédestal est dessiné par l'architecte Paul Abadie et la grille élaborée par Gabriel Davioud protège celui-ci. Cette statue de bronze est fondu par la Fonderie Thiébaut Frères.
Une autre version de la statue, financée par le mécène Osiris, est exécutée en 1889 par Frémiet pour la ville de Nancy sur la place Lafayette. Le cheval est réduit de taille, en 1899. Frémiet remplace le cheval de Paris par le modèle de Nancy, ce qui provoque une polémique.
La version de Frémiet de Jeanne d'Arc à cheval est reproduite en de nombreux exemplaires, on la retrouve entre autres àLIlle, Compiègne, Saint-Etienne, La Nouvelle-Orléans, Philadelphie, Portland et Melbourne.
Le monument fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 31 mars 1992.
Les Chevaux de Marly :
Place de la Concorde Paris 75008
Les Chevaux de Marly furent commandés en 1739 par Louis XV au sculpteur Guillaume
Coustou, pour orner «l'abreuvoir de Marly » situé à l'entrée du parc du château de Marly, afin de remplacer deux groupes sculptés. Ceux-ci, Mercure à Cheval sur Pégase et La Renommée à Cheval sur Pégase d'Antoine Coysevox avaient en effet été déplacés en 1719 dans le jardin des Tuileries. Les modèles sont choisis par le roi en 1743 et furent installés à Marly en 1745, après seulement deux ans de travail.
En 1794, ils sont transférés place de la Concorde. Restaurés en 1840 par Louis-Denis Caillouette (1790-1868).
En 1984 notamment en raison du fait que le défilé des blindés du 14 juillet les fragilisait, ils sont remplacés par des copies en marbre reconstitué réalisées par Michel Bourbon dans l'atelier d'une filiale de Bouygues. Ce dernier en profite pour demander le droit d'en réaliser une copie supplémentaire qui est placée au siège social de Bouygues Construction. Les originaux sont conservés au Musée du Louvre dans une ancienne cour de l'aile Richelieu transformée en patio, appelée la cour Marly.
Cour de la Reine, Paris 75008 :
La statue équestre d'Albert 1er, roi des belges :
Le roi des belges, refusant d’accorder le passage dans son pays à l’armée allemande, rejoignit les troupes alliées. Lorsqu’il mourut dans un accident, les Français manifestèrent leur tristesse en lançant une souscription pour un portrait équestre, exécuté par le sculpteur Armand Martial.
Latitude : 48.864585
Longitude : 2.318271
Cours de la Reine, Paris 75008
La statue équestre du général La Fayette :
Un Américain du nom de Robert Thompson, souhaitant remercier la France pour la statue de la Liberté offerte aux américains, ouvrit une souscription auprès des écoliers américains afin d'ériger une statue à la gloire du général La Fayette.
La France agrée le projet en 1899, le sculpteur choisi est l'américain Paul Wayland Barllett (1865-1925). On lui donne comme délai l'exposition universelle de 1900.
En raison du délai trop court, le sculpteur réalise un modèle en plâtre. L'inauguration a lieu le 4 juillet 1900, jour anniversaire de l'indépendance américaine. La statue est installée dans la cour Napoléon du Louvre.
Par la suite, le sculpteur doit réaliser la statue en bronze, mais il n'est pas satisfait de son œuvre. Il remplace le costume Louis XVI par un costume de l'époque révolutionnaire. Il supprime la perruque et le tricorne le faisant apparaitre tête nue. L'épée qu'il tenait par le fourreau est présentée dégainée lame vers le haut.
Ce n'est qu'en 1908 que la statue en bronze remplace le projet en plâtre.
En raison des travaux pour l'aménagement de la pyramide du Louvre la statue est transportée à son emplacement actuel le 10 avril 1985. Mais installée entre deux rangées d'arbres tout
proches, elle ne dispose pas d'un recul suffisant pour être bien observée.
Comme pour se moquer de lui-même et de sa lenteur, le sculpteur a fait apparaître une petite tortue sous les jambes du cheval du côté gauche.
Lien Wikipédia : Paul Wayland Bartlett
En savoir un peu plus sur le général La Fayette (Gilbert du Motier de La Fayette) lien Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilbert_du_Motier_de_La_Fayette
Cours de la Reine Paris 75008
La statue équestre de Simon Bolivar (Simón Bolívar) :
La statue est la quatrième copie de l'œuvre du sculpteur français Emmanuel Frémiet, commandée au début du XXe siècle par la ville de Bogota en Colombie. La copie est offerte en 1930 par les républiques d'Amérique latine lors du centenaire de la mort de Simón Bolívar. Deux autres copies sont érigées à Barranquilla en Colombie et La Paz en Bolivie.
Installée à l'origine place de la Porte de Champerret, la statue est déplacée sur le cours la Reine en 1980.
Les statues équestres de Simon Bolivar : https://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_%C3%A9questre_de_Sim%C3%B3n_Bol%C3%ADvar
Place du Canada Paris 75008
Le Monument du Corps expéditionnaire russe
Situé place du Canada dans le 8ème arrondissement, à proximité du Grand Palais, ce monument réalisé par l’artiste russe Vladimir Sourovtsev porte cette inscription en français et en russe :
En 1916, à la demande des Alliés, la Russie envoya en France deux brigades spéciales du corps expéditionnaire russe. Plus de 20 000 hommes participèrent aux opérations militaires en Champagne. Plus de 5 000 d'entre eux, soldats et officiers russes, perdirent la vie sur les champs de bataille français.
"A la mémoire des soldats et officiers du corps expéditionnaire russe qui ont combattu sur le sol français entre 1916 et 1918
La France et la Russie reconnaissance"
La Renommée au Combat (1897/1900) Pierre Granet rive gauche, amont et La Renommée de la Guerre (1897/1900) Clément Steiner rive gauche, aval.
La Renommée de l'Agriculture (1897/1900) Emmanuel Fremiet rive droite, aval et La Renommée des Arts (1897/1900) Emmanuel Fremiet rive droite, amont.
Les statues du pont Alexandre III : http://www.histoires-de-paris.fr/statues-pont-alexandre-iii/
Toutes autour du pont, visible de loin sur les pylônes !
Dorées, accompagnées chacune par Pégase, les renommées mettent en valeur quatre thèmes habituels du statuaire urbain :
- la Renommée au Combat et de la Guerre, côté rive gauche,
- la Renommée de l'Agriculture et des Arts, côté rive droite.
Les quadriges du Grand Palais : "L'Harmonie triomphant de la Discorde" et "L'Immortabilté devançant le Temps"
Les quadriges de Georges Récipon au Grand Palais
Les corps d'angle de la façade principale du Grand Palais convergent vers un élément
essentiel : les quadriges de Récipon. Ces deux sculptures en cuivre, aux inspirations baroques, ont été imaginées par Georges Récipon, également auteur d'une partie des décors du pont Alexandre-III. Les deux groupes représentent "L'Harmonie triomphant de la Discorde" côté Seine, et "L'Immortalité devançant le Temps" côté Champs-Élysées. Chefs-d'œuvre de légèreté, malgré leur poids de douze tonnes, les chevaux semblent s'élancer dans le ciel de Paris, à 30 mètres au-dessus du sol.
Abîmés par le temps, les quadriges font partie des priorités lors de la première phase des travaux de restauration du Grand Palais. Ils sont déposés pièce par pièce entre juillet et septembre 2001. D'abord stockés dans la Nef, ils sont ensuite transportés dans les ateliers de la Socra à Périgueux. Restaurés au cours de l'année 2003, les quadriges retrouvent leur place en 2004, ainsi que leur belle patine verte grâce à une oxydation accélérée.
Documentation et sources :
"Les Balades du patrimoine : un nouveau regard sur le Patrimoine parisien" de Notre-Dame au Grand Palais. Mairie de Paris. Fiche N° 07.
Site Wikipédia, Paris 1900, anciennes cartes postales
Voir aussi Les statues équestres de Paris lien Wikipédia :https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_statues_%C3%A9questres_de_Paris
Voir aussi autre article du blog, La statue équestre du Maréchal Foch : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2018/01/les-statues-de-paris-les-cavaliers.html
Le cirque d'Hiver Bouglione à Paris (statues équestres de la façade) : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2017/12/le-cirque-d-hiver-a-paris.html
Bonne visite !
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