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Présentation de l'artiste et de quelques-unes de ses promenades, de ses visites, de ses œuvres : dessins, aquarelles, lavis à l'encre et photographies
La Fabuloserie place l'année 2019 sous le signe du
Manège de Petit Pierre
pour fêter le 30ème anniversaire de son installation dans le parc du musée
Le musée :
Ouvert en 1983 au public, La Fabuloserie est un lieu imaginé et conçu par l’architecte Alain Bourbonnais pour abriter sa collection art hors-les-normes.
Cette expression fut suggérée à Alain Bourbonnais par Jean Dubuffet, qui souhaitait que le terme «art brut» soit réservé à sa collection. Elle désigne des productions insolites réalisées par des autodidactes.
Après avoir ouvert une galerie à Paris entre 1972 et 1982, l’Atelier Jacob, Alain Bourbonnais décide de créer, avec son épouse Caroline, un musée qu’il nomme « La Fabuloserie». L’espace se compose d’une « maison-musée » où sont exposées plus de mille créations allant des dessins de Yanko Domsic aux bourrages de Francis Marshall, en passant par l’étonnante production des Turbulents d’Alain Bourbonnais lui-même. Un musée de plein air, dit « le jardin habité », présente les sculptures d’habitants-paysagistes : Camille Vidal, Jules Damloup, les girouettes de Jean Bertholle et l’étonnant manège de Petit Pierre.
La Maison-Musée :
La « maison-musée » de la Fabuloserie expose notamment des peintures et dessins de Yanko Domsic, Philippe Dereux, Philippe Mahaut et Franz Ringel ; des sculptures et assemblages d’Émile Ratier, Simone Le Carré Galimard et aussi la "Tribu des Turbulents" d’Alain Bourbonnais lui-même.
Le parc-musée de la Fabuloserie :
Le parc du musée, dit le "jardin habité, musée de plein-air, présente les sculptures d’habitants-paysagistes comme Camille Vidal, Jules Damloup, mais aussi les girouettes de Jean Bertholle et l’étonnant Manège de Petit Pierre.
Le Manège de Petit Pierre dans le parc du musée et les œuvres des artistes art brut :
Petit Pierre (1900-1992, France) : garçon vacher, Pierre Avezard, dit Petit Pierre
réalise, sur une quarantaine d’années, un manège à partir de matériaux de récupération. Ouvert au public tous les dimanches après-midi, ce « cirque mécanique », met en scène son histoire personnelle (sa vie à la ferme, ses voyages, etc.).
Le manège a été sauvegardé grâce à une action de démontage et de remontage à La Fabuloserie entre 1987 et 1989 pour en devenir le joyau.
Détails du manège de Petit Pierre
Liens sites Wikipédia Pierre Avezard dit "Petit Pierre" :
Les oeuvres du parc-musée Notre guide Eléa l'Atelier de l'architectte
L'art hors-les-normes, c'est quoi ?
Dans la panoplie des termes du monde de l’art brut les appellations sont nombreuses. « Art marginal » ou « art hors-les-normes » font partie de celles qui peuvent fonctionner comme des termes génériques. Pourtant l’expression « art hors-les-normes » reste indissociable de la collection réunie par Alain Bourbonnais. Suggéré par Jean Dubuffet à ce dernier parmi d’autres appellations en 1972, l’art hors-les-normes désigne l’art réalisé avec d’autres normes que celles de l’art officiel. Réalisées le plus souvent par nécessité, ces créations sont fabriquées par des autodidactes pour lesquels l’acte créateur peut être pensé comme un travail passionné ou une sorte de « re-création ». Ces créations brouillent les catégories artistiques, dissolvent les frontières en s’inscrivant à la croisée de l’art populaire, l’art naïf, l’art brut, l’art outsider… Hors-les-normes est au-delà des normes.
Nuit Européenne des musées :
Nocturne à la Fabuloserie
Merci à Eléa pour la visite-conférence du "Jardin habité" de la Fabuloserie
Apparenté à l’art brut, l’art hors-les-normes se distingue de l'art enfantin, l'art populaire et l'art naïf. Il ne se confond pas avec l’art des enfants, car la plupart du temps les créateurs produisent à l’âge adulte, voire à partir de la retraite. S’il fait écho à l’art populaire, il s’en démarque puisque les créations ne s’inscrivent pas dans une culture ou une tradition donnée, mais bien dans une vision personnelle et singulière. Enfin, il ne relève pas de l’art naïf, car les auteurs n’envisagent pas de rivaliser avec les grands maîtres. En outre, ils n’utilisent pas de matériaux traditionnels mais des matériaux de récupération. Chiffonniers, « ils créent tout naïvement le Fantastique avec le banal » comme le déclarait Caroline Bourbonnais.
Les exposition hors-les-murs, en France et en Europe :
Les Singuliers de l’Art, Paris, ARC2-MAMVP, du 19 janvier au 5 mars 1978.
Outsiders, Londres, Hayward Gallery/ British Arts Council, du 8 février au 8 avril 1979.
Exposition de créations marginales avec la participation d’Alain Lacoste, Simone Le Carré Galimard, François Monchâtre, Michel Nedjar, Jano Pesset et Jackson Stricanne, Yonne, Château du Tremblay, du 27 juin au 19 septembre 1982.
Indomptés de l’Art, manifestation autour de l’art brut, Besançon, Palais Granvelle, du 7 mars au 28 avril 1986.
Art brut et compagnie, Paris, Halle Saint Pierre, 25 octobre 1995 au 30 juin 1996.
La Fabuloserie. Musée des Diables et des Anges, Bochum, Museum Bochum, du 25 novembre 2000 au 11 février 2001.
Alain Bourbonnais, un homme, une collection, une passion, Auxerre, Musée-Abbaye Saint-Germain d’Auxerre, du 3 février au 25 mars 2002.
Croisements, Helsinki, Kiasma, du 14 mai au 21 août 2005.
Parcours singuliers, Jamoigne Centre d’art contemporain du Luxembourg belge, du 23 septembre au 22 octobre 2005.
Oltre la ragione, Bergame, Palazzo della Ragione, du 5 mai au 5 septembre 2006. Beautés insensées, Monaco, Salle d’exposition du quai Antoine 1er, du 10 janvier au 25 février 2007.
IN / OUT, Liège, mad Musée, du 12 septembre au 2 novembre 2008.
Le jeu de la folie, Gand, Musée du Dr Guislain, du 4 octobre 2008 au 12 avril 2009.
Le fabuleux destin des Bourbonnais, Bruxelles, Musée art)&(marges, du 10 février au 27 mai 2012.
Un Autre Regard, Paris, Musée Singer-Polignac, du 13 décembre 2013 au 16 février 2014.
De la réalité à la BD :
Affligé à la naissance du syndrome de Treacher Collins, sourd et quasi-muet, Pierre Avezard, dit Petit Pierre, (1909 – 1992) ne partait pas avec les meilleures cartes en main. Peu scolarisé du fait de ses handicaps, il est rapidement placé dans des fermes comme garçon vacher, puis homme à tout faire. De bonne nature et entouré par une famille aimante, il réussit cependant à mener une existence paisible. Évidemment enfermé dans son monde intérieur, il développe une curiosité pour la mécanique et s’amuse à bricoler des jouets et des automates. Cette passion innocente se mue en un projet de vie et, entre 1937 et 1985, il crée un gigantesque manège fantastique qui finit par attirer les touristes de passage. Au début des années soixante-dix, Jean Dubuffet et Alain Bourbonnet théorisent l’art brut comme étant le travail créatif d’hommes et de femmes sans grand bagage culturel ou volonté artistique consciente. Partageant le même anonymat que le Facteur Cheval ou Picassiette, Petit Pierre était donc artiste dès le départ ! Miraculeusement préservé, son Manège est encore visible aujourd’hui à la Fabuloserie, le Musée d’art hors-les-normes.
Biographie appliquée, Petit Pierre – La mécanique des rêves retrace la trajectoire de ce ravi à l’univers fourmillant. À l’image de son sujet central, Florence Lebonvallet se limite à raconter simplement l’individu et élargit à peine son propos au moment où des érudits en quête de pureté créatrice primordiale se penchent sur les constructions naïves du protagoniste principal. Dotée de peu ou pas d’analyse ou de réelle mise en contexte (le mini-dossier en fin d’ouvrage s’avère particulièrement frustrant), la lecture est néanmoins agréable, mais reste purement informative.
Aux pinceaux, Daniel Casanave a également choisi de garder les pieds sur terre et anime sagement les figures articulées conçues par ce bricoleur de génie. La mise en page est à l’unisson de cette ambiance posée et toute paysanne. Sans entrer dans les comparaisons hypothétiques, le lecteur ne peut s’empêcher d’imaginer ce qu’aurait pu donner cette même histoire racontée par Fred. À noter, les belles et très bien dosées couleurs de Claire Champion accompagnent agréablement les pages donnant volume au trait sans nullement l’écraser ou l’étouffer.
Au final, quelque chose semble manquer. Du rêve ou un soupçon d’espièglerie auraient certainement apporté un supplément d’âme à la narration. Heureusement, la personnalité attachante du héros se montre suffisamment forte pour porter un album somme toute sympathique et rempli d’une certaine grâce.
un site magnifique ! nous y sommes allés plusieurs fois. Quand il était enfant mon mari qui habitait à quelques km allait à la Coinche pour voir le manège et Pierre actionnait les bouteilles d'eau quand les gamins passaient . j'ai fait plusieurs articles sur mon blog sur cet endroit.