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L'artiste

  • : Le blog de Jean-Pierre Kosinski.
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4 août 2017 5 04 /08 /août /2017 14:34
Auguste Rodin et le dépot des marbres à Paris

 

Document de recherche destiné à être complété.

Merci aux archivistes du musée Rodin pour leur aide précieuse.

Le dépôt des marbres est régulièrement cité dans les articles sur Auguste Rodin. Ce lieu a été son principal atelier, ainsi que ceux de ses nombreux praticiens qui ont travaillé avec lui sur ses oeuvres magistrales.

AsseZ peu d'articles sur le net traitent de ce sujet.

 

Le Dépôt des marbres du ministère des Travaux publics, se trouvait sur l'île des Cygnes (Isle

des Cignes) à Paris. Il a été fondé par Colbert.

Dans la première moitié du XIXe siècle on y faisait venir du marbre de Carrare, acheminé par la Seine et destiné à être taillé par des artistes.

 

Eugène Druet "Le Baiser" en marbre dans l'atelier du Dépôt des marbres du sculpteur Jean Turcan 1898.

Historique

À la fin du XVIIIe siècle, l'ile des Cygnes ou "île Maquerelle" est rattachée à la rive gauche et devient le quartier du Gros Caillou.  En 1831, Edme Gaulle est nommé inspecteur conservateur. Le 6 juin 1838, Henri Labrouste en est nommé architecte. Émile Marras, en a été conservateur. En 1880, Auguste Rodin se voit établir un atelier, 182 rue de l'université, actuellement 216.

En 1901, on exproprie le Dépôt où étaient « relégués les statues des souverains qui ont cessé de plaire » et les statues désaffectées.

L'ancienne Île des Cygnes (cignes) le dépot des marbres au début du siècle (plan)
L'ancienne Île des Cygnes (cignes) le dépot des marbres au début du siècle (plan)

L'ancienne Île des Cygnes (cignes) le dépot des marbres au début du siècle (plan)

Une visite de Napoléon III au dépot des marbres

Une visite de Napoléon III au dépot des marbres

D'après les archives conservées dans les séries F 13 (Bâtiments civils) et F 21 (beaux-arts) des Archives nationales relatives au Dépôt des marbres, il s'agit de présenter comment, dans la première moitié du XIXe siècle, le Gouvernement français se fournissait en marbres de Carrare destinés aux sculpteurs, en particulier auprès du chevalier d'Orsoliny, comment s'effectuaient leur achat et leur transport confiés à plusieurs agents du gouvernement (Henraux, Deville, Petit, et Fournier, pour n'en citer que quelques-uns) ; comment ces marbres étaient entreposés dans le dépôt des marbres, à Paris, et enfin comment les sculpteurs demandaient à disposer de blocs pour « des ouvrages d'art et décoration d'édifices publics ».
Quelques exemples de réalisations destinées à des églises ou des monuments parisiens illustreront le propos.

Rodin et le dépôt des marbres :

Auguste Rodin et le dépot des marbres à Paris

Le dépôt des marbres :

Attribution du marbre aux sculpteurs :


Dans le marbre blanc, on s’accordait pour distinguer plusieurs qualités ; combinées au
poids et à la densité, elles permettaient de déterminer généralement trois sortes
correspondant à des prix, en fonction du cubage.
Le blanc statuaire, sans fil ni tache qui coûtait le plus cher, et le blanc clair étaient les plus
recherchés et s’extrayaient dans les carrières de Pianello depuis plus de deux mille ans ;
ils provenaient aussi des carrières de Ravaccione ; le blanc veiné venait juste après.
Le marbre bleu turquin coûtait de toute façon moins cher que le blanc veiné.
La délivrance des marbres était accordée par l’État, le plus souvent à l’occasion d’une
commande publique, mais aussi pour ne rien débourser quand un artiste ou un mécène
formulaient une demande d’aide. De la manière la plus habituelle, le sculpteur faisait son
choix dans le magasin de plusieurs blocs, et le gardien du dépôt les lui délivrait après
autorisation ; mais il y avait aussi la manière plus exceptionnelle : le sculpteur
commandait son bloc en précisant les mensurations souhaitées, qui étaient envoyées
jusqu’à la carrière de Carrare où s’opérait l’extraction puis l’épannelage.
Pour les années 1820-1830, on citera quelques exemples des conditions de transport et de
sélection des marbres qui permettront d’illustrer le propos :

Plan des ateliers affectés à d'Auguste Rodin au dépôt des Marbres, sources plan Musée Rodin et montage J.-P. K. août 2017 :

Auguste Rodin et le dépot des marbres à Paris
Auguste Rodin et le dépot des marbres à ParisAuguste Rodin et le dépot des marbres à Paris

Les  ateliers d’Auguste Rodin :

 1848 : 6, rue des Bourguignons Paris 5ème

1852-1854 : Beauvais (en pension),

1863-65 : 96, rue Le Brun Paris 13ème, premier atelier logement avec Rose

1872 77 : 15, rue du Bourmestre Bruxelles,

1873-77 : 111, rue Sans-Souci  Bruxelles,

1876-77 : rue d’Ulst Bruxelles

1877-1889 : 36, rue des Fourneaux (ex Falguière),atelier privé avec Fourquet

1880-1947 : 182, rue de l’Université Paris 7ème , Dépôt des marbres,   carte de visite d'Auguste Rodin (à droite)

 «          «  : Annexe Ile des Cygnes Paris 15ème (?), Dépôt des marbres

1885 : 17, rue Saint-Eugénie Paris 15ème,

1886-1890 : 117, boulevard de Vaugirard Paris 15ème,

1886-1886 (janvier à octobre) : 22, rue de l’Exposition  Paris 7ème,

1886-1887 : 10, rue Poinsot Paris 14ème,

1887-1895 : 17, rue du faubourg Saint-Jacques Paris 14ème,

1888-1897 98 ? : 113 boulevard d’Italie Paris 13ème,

1890-1898 : 68, boulevard d’Italie Paris 13ème,

1890-1898 : 58, boulevard d’Italie ou 54, rue du Champs-de-l’Alouette Paris 13ème

1898-1917 : 14, rue des Vignes Meudon,

1914-1947 : 10, rue de l’Orphelinat Meudon,

1918-1917 : 1, rue du Château Meudon,

1908-1917 : Domicile et atelier-lieu d’exposition 77, rue de Varenne Paris 7ème, actuel Musée Rodin.

Les marbres d'Auguste Rodin et ses praticiensLes marbres d'Auguste Rodin et ses praticiensLes marbres d'Auguste Rodin et ses praticiens
Les marbres d'Auguste Rodin et ses praticiensLes marbres d'Auguste Rodin et ses praticiensLes marbres d'Auguste Rodin et ses praticiens

Les marbres d'Auguste Rodin et ses praticiens

 

Le dépôt des marbres et son historique :

Sous Louis xIII, les marbres usagés s0ont entreposés entre les fossés du Louvre et la Seine,

Sous Louis xiv, plusieurs dépôts sont organisés l'emplacement actuel de la place de la Concorde, L'un d'eux se trouve à la place de la Conférence. Le plus important d'entre eux est mentionné sur un plan de 1758 : "magasin de marbres du Roi". Le garde meuble, aujourd'hui ministère de la Marine, l'a en partie remplacé.

En 1756, alors qu'il faut dégager le vaste espace de la future place Louis xv, actuelle place de la Concorde, le marbres sont transférés à Chaillot, au quai Debilly, aujourd'hui quair de New-York, à l'ombre de la "Manufacture royale de la Savonnerie".

L'île aux Cygnes :

* (Ne pas confondre avec l'allée des Cygnes, créée artificiellement en 1825, sur l'île qui relie la pont de Grenelle et le pont Bir-Akheim)

En 1824, le Dépôt quitte Chaillot pour un emplacement proche, mais plus spacieux, l'ancienne île des Cygnes dont le nom a été si longtemps et très officiellement conservé pour qualifier le dépôt.

Cette île résulte de la fusion de plusieurs îlots, l'île aux Vaches, l'île Maquerelle et l'île aux Treilles.

En 1683, Colbert essaye d'y acclimater, à grands frais, des cygnes importés d'Angleterre.

Le nom de "Cygnes" apparait déjà sur un plan de Nicolas de Fer, en 1697.

Celui de Turgot en 1739 présente une île occupée par des entrepôts de bois flotté.

 

"L'îsle Maquerelle ou des Cignes, destinée a mettre des chantiers de Bois"

En 1763, au nord-est de l'île, s'installent des "cuiseurs" chassés du Pont-Neuf.

En 1766, l'architecte Jean-Louis Blève élève une triperie. A la même époque, on mentionne la réparation d'un moulin à vapeur dans ce lieu, et au début du 20ème siècle, il est question d'y installer une "tuerie".

Jusqu'à la Révolution, la partie ouest de l'île parait avoir été utilisée comme champ de manoeuvre.

Le petit bras de la Seine sépare l'ile du quartier du quartier du Gros Caillou. il se comble par les alluvions du fleuve et peu à peu, l'île des Cygnes n'est plus une île

En 1785, ce nouveau terrain est rattaché à la terre et prolonge la rue de l'Université.

De nombreux projets de construction sur l'île dont la ville de Paris est propriétaire sont abandonnés (Hôtel-Dieu, Archives);

En 1824, le terrain est mis à la disposition des "Chantiers des marbres du Gouvernement" qui  s'y installent pour plus de cent ans.

Le dépôt des marbres et son histoire :

Sur le plan de 1826, le dépôt est installé depuis deux ans, on distingue distinctement les emplacements des différents secteurs prévus. Ils comprennent de modestes bâtiments : ateliers, hangars.On installe une fonderie, qui rappelle l'ancienne fonderie Saint-Laurent, et l'architecte Alavoine prévoit quelques constructions. Froelicher établit un projet et Louis-Philippe pose la première pierre en 1833. Il faut loger le conservateur, M. Gaulle, qui est en même temps chargé des magasins et dont l'abondance correspondance remplit bien des dossiers aux Archives Nationales. Toutefois, il s'agit déjà d'une administration importante puisqu'elle reçoit, en 1847, une très officielle visite du ministre, sous la conduite de l'architecte Labrouste.

Antoine Rondelet est directeur de 1849 à 1858 et ne s'occupera guère du magasin. Il est remplacé par Etienne de Cardelihac.

En 1878, c'est Jean Marras qui cède sa place à Eugène Morand, le plus réputé des directeurs du Dépôt.

Si le Garde-meuble, grâce à l'architecte Perret, trouve aux Gobelins une installation fonctionnelle, il n'en est pas de même pour le Dépôt des marbres. Il fait un court séjour, sans histoire, aux Gobelins, et deux ans plus tard échoue dans un local sans grâce, 2, rue de la Manutention, au sous-sol de l'ancien musée d'Art moderne de l'avenue du Président-Wilson. Celui-ci vient justement d'être construit pour l'exposition de 1937.

Le dépôt est hébergé par le F.N.A.C. (Fonds national d'art contemporains). Il conserve les achats de l'Etat consacrés aux artistes vivants.

Les oeuvres importantes qui étaient encore au Dépôt des Cygnes en 1936 sont pour la plupart

envoyées en province. A cette époque, il n'y reste guère de blocs de marbre, l'Etat ayant depuis longtemps renoncé à en acquérir. En effet, le marbre, s'il a encore une clientèle, intéresse de moins en moins les artistes soucieux de trouver leur inspiration dans des matériaux très variés..

Après l'exposition de 1937, le terrain des Cygnes est libéré. Il sert de stade aux enfants des écoles du quartier.

C'est aujourd'hui le ministère des Affaires économiques qui l'occupe. L'entrée n'étant plus rue de l'Université, mais 41, quai Branly, cet édifice reste en dehors de notre étude.

Mais une difficulté survient en 1849. Le "Mobilier de la Couronne" doit quitter la rue Bergère où il occupait l'ancien emplacement du "magasin des Menus-Plaisirs du Roi", et est dirigé vers l'île aux Cygnes. la commission chargée de l'installation des nouveaux arrivants exige une place considérable qui dépasse de beaucoup la surface occupée par le dépôt des Cygnes. La cohabitation ne se fera pas sans heurts. de graves questions d'argent s'ajoutent à mille tracasseries. Ces administrations qui d♪0pendent toutes les deux du ministère des Travaux publics utilisent, entre autres, les mêmes canalisations d'eau, ce qui suscite d'asseZ nombreuses et sordides discussions.

Sous le Second Empire, le Dépôt est rattaché au ministère de la "Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts", puis il dépend la la section "Beaux-Arts" du ministère de l'Instruction publique et des Cultes, puis du ministère de l'Instruction publique.

Rodin dans son atelier (Collection du musée Rodin)

 

 

A suivre !

 

Carte de visite d'Auguste Rodin

Carte de visite d'Auguste Rodin

Sources : site Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9p%C3%B4t_des_marbres

English : web https://en.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9p%C3%B4t_des_marbres

"Correspondances de Rodin" Collections du Musée Rodin à Paris,

"Marbres de Rodin" Collections du Musée Rodin à Paris.

Et la documentation importante du musée sur les ateliers d'Auguste Rodin et le Dépôt des marbres de Paris mise à ma disposition.

Merci à Madame Sandra Boujot et sa collègue pour leur chaleureux accueil au sein de la documentation du musée Rodin à Paris.

 

Voir aussi autres articles du blog :  Le monument à Victor Hugo : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2015/04/le-monument-a-victor-hugo-jardin-du-musee-rodin.html

La Porte de l'Enfer : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2015/04/la-porte-de-l-enfer-jardin-du-musee-rodin.html

Le Baiser : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2016/02/le-baiser-d-auguste-rodin.html

Le monument BalZac : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2015/11/le-monument-balzac-d-auguste-rodin-a-paris.html

Camille Claudel par Auguste Rodin : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2016/03/camille-claudel-par-auguste-rodin.html

Camille Claudel, son oeuvre : http://jeanpierrekosinski.over-blog.net/article-camille-claudel-son-oeuvre-125356739.html

 

Bonne visite !

 

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