Dans le quartier piétonnier Montorgueil
et les plus vieux commerces de Paris, en deuxième partie de l'article
L’année 1706 marque la naissance de Nicolas Stohrer, qui, avant de devenir le pâtissier de Louis XV, fera tout simplement ses armes auprès du roi de Pologne, Stanislas Leszczynski. Il restera à son service jusqu’en 1725, date à laquelle la main la fille du souverain polonais sera donnée au roi français. Direction Versailles pour le jeune artisan, qui alimentera les becs sucrés de la cour pendant 5 années. En 1730, Nicolas décide de propre son envol, et installe sa propre pâtisserie au 51 de la rue Montorgueil, là où trône encore fièrement l’enseigne aujourd’hui. Aujourd’hui classé monument historique, le décor somptueux de la boutique a été façonné de la main d’un des élèves d’un certain Paul Baudry, à l’origine des décors de l’Opéra Garnier. Mais au delà de son cadre hors-normes, la pâtisserie a attiré le tout-Paris de l’époque grâce a un mets tout particulier dont l’invention revient au chef Stohrer lui-même : le fameux baba au rhum !
Pendant sa période du côté du roi Stanislas, le pâtissier prit une brioche sèche polonaise comme base et choisit d’y intégrer du safran et de la crème pâtissière pour enfin arroser le tout de vin de Malaga. Il baptisa la création “Ali-Baba” avant de remplacer la crème pâtissière par de la chantilly, donnant ainsi naissance au baba au rhum traditionnel, rendant les Parisiens et Parisiennes conquis ! Autre création due au génie pâtissier, le puits d’amour, à la pâte feuilletée et au coulis de groseille, était selon la légende utilisé par Louis XV en tant que preuve d’amour à ses maîtresses. Au fil du temps, ces gourmandises ont su ravir les papilles des Parisiens jusqu’à nos jours. Aujourd’hui la carte contient encore les fameux babas et puits d’amour parmi une vaste sélection de desserts à l’ancienne et de mets salés et c’est le chef pâtissier Jeffrey Cagnes qui est en charge de perpétuer la tradition !
Son décor somptueux, signé d’un élève de Paul Baudry, grand nom de l’académisme du Second Empire, est classé Monuments Historiques.
51 rue Montorgueil
75002 Paris
Horaires :
Du lundi au samedi de 8h à 20h30
Le dimanche de 8h à 20h
Dimanche 24 décembre 2023 : 8h – 19h30
Lundi 25 décembre 2023 : 8h30 – 19h
Dimanche 31 décembre 2023 : 8h – 19h30
Lundi 1er janvier 2024 : 8h- 19h
Téléphone : 01 42 33 38 20
Les 7 commerces les plus anciens de paris :
DEYROLLE (1831)
Avec ses airs de muséum d’histoire naturelle ou d’Arche de Noé, Deyrolle est un véritable cabinet de curiosités en plein cœur du 7e arrondissement de Paris. Depuis 1831, l’institution du domaine de la taxidermie et de l’entomologie propose sur ses deux étages une
multitude d’animaux terrestres, marins ou volants.
Sur tous les animaux empaillés, on vous rassure, aucun n’a été tué pour être naturalisé !
46, rue du Bac, Paris 7
Du lundi au samedi, de 10h à 19h
STOHRER (1730)
La plus vieille pâtisserie de Paris peut se targuer de plusieurs faits d’armes. Nicolas
Stohrer, le pâtissier fondateur de la maison n’est ni plus ni moins que l’inventeur du baba au rhum, alors autant vous dire que le petit dessert vaut le détour dans cette échoppe du 2e arrondissement. Fondée en 1730, la pâtisserie a également eut l’honneur de recevoir la Reine d’Angleterre pour commémorer les 100 ans d’entente entre son pays et la France. Rendez-vous alors dans cet établissement riche en histoire !
LE PROCOPE (1686)
Créé en 1686 (oui oui, il y a plus de 330 ans), le Procope est tout bonnement le premier café de Paris. Déjà historique en soit nous direz vous, mais le lieu s’est également forgé sa légende pour d’autres raisons. En effet, le Procope devint rapidement le lieu de prédilection des philosophes des Lumières, on dit même que Diderot y aurait écrit plusieurs passages de sa fameuse Encyclopédie. Par la suite, le bar sera considéré comme le centre névralgique de la Révolution et verra passer en son sein un bon nombre de personnages illustres parmi lesquels Victor Hugo, George Sand et même Napoléon, qui y laissa d’ailleurs son chapeau.
13, rue de l’Ancienne Comédie, Paris 6
Ouvert tous les jours, de 11h45 à minuit, fermeture à 1h les jeudi, vendredi et samedi
LA TOUR D’ARGENT 1860 (prétendue 1582)
C’est le plus ancien restaurant de Paris et l’un des plus anciens d’Europe, la Tour d’Argent serait même le lieu où fut introduite et démocratisée la fourchette, par Henri IV. Nombreux sont les propriétaires prestigieux qui se sont depuis succédés à la tête de l‘institution gastronomique. Aujourd’hui encore, la Tour d’Argent ravit les gourmets grâce à sa cuisine moderne et vivante, en témoigne son étoile au Guide Michelin.
La Tour d’Argent
17, quai de la Tournelle, Paris 5
Ouvert du mardi au samedi, de 12h00 à 14h00 et de 19h00 à 21h00
AU PLAT D’ÉTAIN (1775)
C’est presque une référence mondiale dans son domaine, nombreux sont en effet les collectionneurs qui s’empressent aux portes du Plat d’Étain pour y dénicher la perle rare. Le domaine de prédilection de la boutique ? Les figurines de collections et les jouets anciens. Ainsi, on peut remonter toute l’Histoire grâce aux petits personnages, qui peuplent l’échoppe depuis sa création en 1775. Il paraît d’ailleurs que le Général de Gaulle était un client régulier pendant son enfance.
Au Plat d’Étain
16, rue Guisarde, Paris 6ème
Ouvert du mardi au samedi, de 10h30 à 18h30
AU CHIEN QUI FUME (1740)
Au delà de son nom hors du commun, le restaurant du Chien Qui Fume a une histoire toute
particulière. Le restaurant était originellement une auberge à son ouverture en 1740 dans le quartier des Halles, mais ça, c’était avant l’arrivée d’Haussmann, qui rasa le quartier, l’échoppe comprise. Son propriétaire dut alors se réinstaller non loin, rue du Pont-Neuf. Il en profita alors pour renommer les lieux quelques années plus tard, en l’honneur de ses deux chiens, dont il était très fier. De là est né le Chien Qui Fume, proposant aujourd’hui encore le meilleur de la cuisine française traditionnelle.
Au Chien Qui Fume
33, rue du Pont-Neuf, Paris 1
PARAPLUIE ANTOINE (1745)
Surfer sur les tendances, c’est souvent la recette d’un commerce à succès. Monsieur et Madame Antoine semblent l’avoir bien compris, dès leur arrivée à Paris en 1745. Spécialisés dans la vente de parapluies, en tant
qu’accessoires incontournables des gentilshommes, ils officièrent alors 15 ans du côté du Pont-Neuf, avant de s’installer vers le Palais-Royal, LE lieu du moment. Depuis, nombreux sont les dandys qui s’y empressent pour se fournir en accessoires d’exception.
Parapluie Antoine
10, avenue de l’Opéra, Paris 1
Du lundi au samedi de 10h30 à 13h et de 14h à 18h30
A voir aussi, dans le quartier Montorgueil le passage du Grand Cerf :
A deux pas de la de Turbigo (quartier Montorgueil), le passage couvert du Grand-Cerf est créé en 1825. Sa hauteur, près de 12 mètres, est l’une des plus importantes des passages parisiens. Sa structure en métal et fer forgé laisse une grande place à la lumière grâce à la belle verrière. Le flâneur découvre de jolies boutiques d’artisanat : bijoux, mobilier et design. Et les amateurs découvrent des commerces très pointus de tricot, de luminaires… Un autre accès est disponible dans la rue Dussoubs. Un passage typiquement parisien à ne pas manquer
L'article du blog le plus récent sur le passage du Grand Cerf :https://jeanpierrekosinski.over-blog.net/2024/01/le-passage-du-grand-cerf-en-janvier-2024.html
Bonne visite !
commenter cet article …