Une visite de Paris au temps de Lutèce.
Il faut avoir un peu d'imagination pour retrouver les voies et les monuments de l'époque gallo-romaine.
Quelques monuments sont aujourd'hui visibles, mais d'autres sont enfouis dans le sol parisien et francilien.
Au départ de la station Luxembourg, il suffit de faire quelques dizaines de mètres pour se situer à l'emplacement du forum gallo-romain.
Traces d'un éléments du mur du forum 61 boulevard Saint-Michel
Le arènes de Lutèce accessible au 47 rue Monge.
Les fouilles de 1869 lors du percement de la rue Monge sous l'époque du baron Haussman.
Les arènes de Lucèce, en fait un amphithéâtre mixte en demi-cercle, pouvait accueillir des combats de gladateurs (munéra), des chasses de bêtes sauvages (venationes) ou des spectacles de théâtre ou de mime.
Construites vers la fin de 1er siècle et abandonnées au IVème siècle, le site fut redécouvert en 1869 lors des travaux de la rue Monge. Il faillit être démoli, mais fut sauvé par l'intervention de Victor Hugo en 1883.
Cet édifice , par ses dimensions importantes, était un des plus grands sites de spectacles après ceux d'Arles et de Nîmes.
Il mesurait 100 sur 130, 40 mètres, et on estime à 17.000 le nombre de spectateurs qui pouvaient prendre place sur les gradins.
La place de la Sorbonne a été le lieu de fouilles de maisons gallo-romaines. Ces vestiges sont emblèmatiques des habitats découverts ces dernières années à Lutèce. Au début du Haut Empire, il s'agit de constructions de bois et torchis soigneusement enduits, des toits de chaume et des sols d'argile damée.
Les thermes gallo-romaines.
Ces thermes fonctionnèrent pendant un siècle avant d'être abandonnées. Elles sont l'un des monuments les plus emblèmatiques de l'architecture balnéaire gallo-romaine. Leur mode de construction est appelé en opus mixtum, type de maçonnerie romaine alternant des lits de petites pierres calcaire et des arases de briques.
Pour alimenter la ville et les thermes en eau, les puits sont rares et profonds, l'eau de la Seine est impropre à la consommation, les gallo-romains bâtissent un aqueduc d'une longueur de 16 kilomètres et d'une pente de 1,6 pour millle qui ira s'approvisionner à Wissous et Rungis, les sources les plus proches. Le pont romain d'Arceuil aurait été construit de 353 à 361.
Sous le règne de Louis XIII, le pont-aqueduc de Médicis reprend ce tracé en 1613.
La rue Saint-Jacques : cette voie est la plus ancienne de Paris. Son tracé Nord-sud constitue le cardo et le tracé fondateur de la ville romaine. c'est à partir de de premier jalonnement qu'a été tracé le quadrillage urbain originel dont le module fait 300 pieds romains (1 pied = 0,296 mètre) soit 88,8 mètres.
La largeur de cette rue ancienne, conservée entre les numéros 176 à 184 et 151 à 171 correspond à celle de la voie antique qui menait à Orléans.
La crypte archéologique du parvis Notre-Dame :
Cette crypte archéologique, ouverte en 1971, a permis de conserver les vestiges découverts lors des campagnes de fouilles réalisées sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Ces fouilles ont permis de déterminer l'endroit précis des quais romains de la période de Tibère (14-37 après J.-C.);
Ces quais ont servi d'assise aux fondations de l'enceinte du IVéme siècle.
1965-1972 : fouilles archéologiques sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris à l'occasion de la construction d'un parc de stationnement,
1974 : création de la crypte,
1980 : ouverture au public,
2000 : octobre 1999, reprise de la gestion de la crypte, 2000, la crypte est rattachée officiellement au musée Carnavalet.
Les chiffres : 2008 : 140.000 visiteurs, longueur 118 mètres, largeur 29 mètres, surface 2200 mètres carrés, dont 1800 m2 de présentation des vestiges archéologiques.
On peut apercevoir dans ce site des petits thermes publics du Bas Empire, ce qui démontre que l'usage des bains romains s'est maintenu assez tardivement.
Le rempart du IVème siècle : en 1898, des travaux d'égouts ont mis à jour une partie de l'enceinte de l'Ile de la Cité. un pavement et une plaque rappellent cette découverte au niveau du 5 rue de la Colombe.
La bataille de Lutèce eut lieu à l'emplacement actuel du Champs de Mars baptisé ainsi par les romains, suite à leur victoire sur les parisis en 52 av. J.-C.
Quelques dates repères :
- des origines à 8000 env. av. J.-C. : période paléolithique et mésolithique,
- du VII au IIème millénaire av. J.-C. : période néolithique,
- de 2000 à 750 env. av. J.C. : âge du bronze,
- 750 à 52 avant J.-C. âge de Fer,
- 27 avant J.-C à 476 après J.-C. : Empire romain, période de la gaule romaine (Haut Empire -27 à 250 après J.-C, Bas Empire env. 250 au Vème siècle après J.-C.),
- 51 avant J.-C : bataille d'Alésia, avec la victoire des romains qui commencent la romanisation de la Gaule,
- 52 avant J.-C. : bataille de Lutèce près du Champs de Mars, victoire des romains sur les parisis,
- début du premier sièvcle : construction du premier quai et du port gallo-romain,
- IIème siècle : lotissement de l'Ile de la Cité,
- vers 308 : construction du rempart gallo-romain sur l'Ile, Au IVème siècle, Lutèce devient une ville militaire et accueille les troupes venues combattre les peuples barbares sur les frontières nord et est de la Gaule. Les institutions se déplacent dans l'Ile de la Cité fortifiée, et assortie d'une tête de pont sur la rive droite. La rive gauche est en partie abandonnée. Lutèce prend alors le nom de Paris.
- du V au VIIIéme siècle : Gaule mérovingienne (haut moyen-âge),
- du VIII au Xème siècle : période carolingienne (haut moyen-äge),
- à partir de 987 : dynastie capétienne (bas moyen-âge),
- période du Vème siècle au XVème siècle : moyen-âge.
Sources : Sur les traces du Paris antique, les balades du Patrimoine, Mairie de Paris,
Musée Carnavalet, gratuit. A voir la barque des Parisis, découverte à Bercy.
Les premières traces d'occupations sédentaires au néolithique remontent à 5000 avant J.-C.
MUSÉE CARNAVALET :
16, rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris Tél. : 01 44 59 58 58
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi et les jours fériés.
Musée de Cluny, thermes.
6 Place Paul Painlevé, 75005 Paris
Crypte archéologique du Parvis de Notre Dame, dépendante du musée Carnavalet, Paris.
7,place Jean-Paul II, parvis Notre-Dame, 75004 Paris Tél. : 01 55 42 50 10
Aquarelles de Jean-Claude Golvin, architecte et Directeur de recherche au C.N.R.S., aquarelliste-archéologue,
"METRONOME illustré", Lorànt Deutsch, Edition Michel Lafond 2010.
Bonne visite !