
L'entrée de Lauzun
L'hôtel de Lauzun fut construit entre 1657 et 1658 par l'architecte français Charles Chamois pour le financier Charles Gruyn. Il fut décoré par le peintre Michel Dorigny (1616-1665), élève et gendre de Simon Vouet, qui a hérité de l'atelier du maître après sa mort en 1649. On connaît de lui à l'hôtel de Lauzun, "Le Triomphe de Cérès", "La Toilette de Vénus", "Diane et Endymion" ainsi que "Le Triomphe de Flore", "Flore et Zéphyr", "Le Triomphe de Vénus", plafonds peints entre 1656 et 1657.
Lien Wikipédia Michel Dorigny 1616-1665 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Dorigny
L'hôtel de Lauzun est situé au 17, quai d'Anjou sur l'île Saint-Louis (IVème arrondissement) Sa façade extérieure, qui s'inscrit dans l'alignement des bâtiments qui composent cette voie, présente un élément remarquable, son balcon ouvragé en fer-forgé.

Sur la voûte de l'escalier, une fresque représente le temps représenté par un vieillard

accompagné d'un ange tenant un sablier.
La Vérité est représentée par une femme qui se regarde dans un miroir. voir image
Au dessus des portes, on peut voir des bas-reliefs en stuc représentant les Sciences,un globe, la Sculpture, un buste, la Chorale et la Musique. voir images ci-dessous
Le Salon de Musique :
Les peintures du Salon de Musique sont attribuées à Sébastien Bourdon.
Lien Wikipédia Sébastien Bourdon : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_Bourdon
Le cadran solaire :

Entre deux fenêtres du deuxième étage, sur la façade nord de la cour, se trouve un cadran

solaire vertical déclinant de l'après-midi, qui indique à la fois les heures et le calendrier. De 3,20 mètres de haut, 1,60 mètres de large, il est à la fois gravé et peint. Riche, il figure quatre lignes horaires. Deux relient l'arc du solstice d'été à celui du solstice d'hiver, une l'arc du solstice d'hiver à l'équatoriale, deux l'arc du solstice d'hiver au bord droit du cadran. Quatre lignes des demi-heures figurent en pointillé. La ligne équatoriale, ascendante et également en pointillé, est accompagnée des symboles de la Balance et le Bélier ; les deux arcs des solstices figurent respectivement le Cancer et le Capricorne. La ligne de midi vrai sert aussi à indiquer le calendrier, par douze traits perpendiculaires correspondant au premier jour de chaque mois, le premier semestre à gauche de la ligne, le second à droite. Le disque n'a pas été replacé lors de la restauration du cadran en 1957. Il se trouvait dans les réserves de l'hôtel en 1970, date à laquelle une photographie d'archivage en fut prise; le devenir du disque depuis n'est pas connu. Il représentait un visage, entouré de rayons convergeant vers l'œilleton. Le tripode qui le soutenait, décoré, comme les lanternes et gouttières de l'hôtel, par des motifs végétaux dorés, est toujours présent au dessus du cadran.
Le club des hashischiens :
En 1846, à l’Hôtel de Lauzun, au 17, quai d’Anjou, alors appelé
Hôtel Pimondan, aujourd’hui centre protocolaire des réceptions du Conseil municipal de Paris, quelques romantiques dont le poète Charles Baudelaire, le dandy Roger de Beauvoir, le caricaturiste Daumier, les peintres Fernand Boissard et Eugène Delacroix, les écrivains Dumas p:ère et Théophile Gautier, et parfois Sainte-Beuve, le critique au regard fuyant, et même Balzac, torturé par ses amours lointaines, se réunissent mensuellement pour les séances du Club des Haschischins.
Charles Baudelaire photographie
Tous admiraient l’opiomane de Quincey et se répétaient les paradoxes de son essai sur «
l’assassinat considéré comme un des Beaux-Arts » ; Sainte-Beuve et Baudelaire avaient traduit Quincey, et Baudelaire faisait connaître Edgard Poe. La secte ismaïlienne des Haschischins (assassins) avait naguère, au XIIe siècle, assuré son pouvoir en Orient par l’assassinat de tous ses adversaires. Son chef, le Vieux de la Montagne (le Cheik al-Djabal), dont descendent les Aga Khans, tenait ses hommes par le haschisch et promettait la félicité éternelle à ceux qui exécutaient les meurtres qu’il ordonnait.
Les intentions des invités de l’Hôtel Lauzun étaient plus extravagantes que criminelles. C’est Baudelaire (1821-1867) qui les réunissait. Fils de famille dissipé, il avait été, le 29 juin 1841, sur ordre de son beau-père, le général Aupick, Théophile Gautier photographie
futur ambassadeur à Constantinople et à Madrid, embarqué sur un bateau en partance pour Calcutta.

À l’escale de La Réunion, il s’était sauvé pour rentrer en France en février 1842. Ayant récupéré l’héritage de son père, 75 000 francs, il avait loué, pour 350 francs, un appartement mansardé à l’Hôtel de Lauzun. C’est dans le grand salon du rez-de-chaussée que ces jeunes gens tenaient leurs agapes, de 18 à 23 heures.
« Le Club des Haschichins est un groupe voué particulièrement à l’étude et à l’expérience de drogues (principalement le haschich) fondé par le docteur Jacques Joseph Moreau en 1844 et actif jusqu’en 1849. Les séances mensuelles ont lieu chez le peintre Fernand Boissard à l’Hôtel de Lauzun (appelé aussi Hôtel de Pimodan) sur l’île Saint Louis, à Paris. De nombreux scientifiques, hommes de lettres et artistes français de cette époque ont fait des passages dans le Club des haschichins lors de ses séances. "
l'Hôtel de Lauzun :
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1906 et depuis 1928 l'hôtel de Lauzun est propriété de la ville de Paris. Il était déjà une propriété municipale au XIXe siècle. La famille Pichon, issue de la noblesse d'Empire, posséda et habita l'hôtel dans l'intervalle.

Depuis le 12 novembre 2013, l'hôtel de Lauzun abrite l'Institut d'études avancées de Paris, un institut de recherche qui accueille en résidence des chercheurs internationaux en sciences humaines et sociales.
Site lien l' hôtel de Lauzun

Merci à Véronique, notre conférencière du jour.
Merci à la S.A.C.M.
Organisation de la visite de l'hôtel :
Europ Explo : 72, rue de Rochechouard 75009 Paris
Tél. : 01 42 80 01 54